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"J'ai peur pour mon pays": le plaidoyer émouvant de Dominique Chauvel, maire d'une petite commune normande

Dominique Chauvel, maire (sans étiquette) de Saint-Valéry-en-Caux en Seine-Maritime a marqué les esprits mardi lors du "grand débat" face au président de la République et appelle, mercredi matin sur RMC, à la construction d'une nouvelle société.

Le "grand débat national" a été lancé mardi par Emmanuel Macron. Face à 600 maires de Normandie, il a répondu pendant près de sept heures aux inquiétudes des élus locaux qui ont témoigné de la demande d'écoute du peuple alors que le pays est touché par la crise des "gilets jaunes depuis le 17 novembre.

Dominique Chauvel, maire sans étiquette de Saint-Valéry-en-Caux, en Seine-Maritime, a marqué les esprits durant cet échange en lançant au président de la République que "notre pays allait droit dans le mur". Elle revient sur ce cri du coeur ce mercredi sur RMC dans Bourdin Direct et précise le fond de sa pensée.

"Il faut reconstruire notre pays, notre société. Je crois que celle d'hier est terminée"

"Le plus important quand je parle avec mes concitoyens, c'est le pouvoir d'achat. Il faut reconstruire notre pays, notre société. Je crois que celle d'hier est terminée. Que chacun ait sa place, c'est ça qui m'importe le plus."

L'élue confirme qu'elle a "peur" pour l'avenir de la France observant auprès de ses administrés une tension permanente qui fait que la société aurait du mal à vivre ensemble ces dernières années.

"Les gens ne se supportent plus, avec une espèce d'individualisme, une espèce de surconsommation..."

"J'ai peur pour mon pays, complètement, je vois des extrémismes monter, je vois des gens qui ne se supportent plus les uns les autres. C'est ça qui devient compliqué, avec une espèce d'individualisme, une espèce de surconsommation. A un moment donné, je pense que l'être humain n'est plus rassasié. On peut consommer, consommer, oublier et nier l'autre... Mais à un moment donné pour vivre les uns avec les autres... Si on ne remet la société au coeur du débat, on va droit dans le mur. Je veux qu'on ré-apprenne à vivre les uns avec les autres."

Si elle fait ce constat difficile, elle n'estime pas que le président de la république doive démissionner mais que "gilets jaunes" et élus doivent trouver des solutions et des consensus pour que le pays reparte de l'avant.

"J'ai reçu des gilets jaunes, je leur ai dit qu'on ne peut pas satisfaire chaque individu et qu'il faut trouver des consensus. Il faut essayer de répondre au maximum à ces revendications et que chacun puisse vivre décemment."
James Abbott