"Je n'avais jamais vu autant de monde": mobilisation historique à Poitiers ce mardi

À l'issue d'une journée de mobilisation record, l'intersyndicale va continuer à se mobiliser dans la rue et demande à être reçue "en urgence" par Emmanuel Macron pour qu'il retire sa réforme des retraites. Si les syndicats avaient promis de mettre la France "à l'arrêt", les taux de grévistes sont restés un peu en deçà des records pour cette nouvelle journée d'action.
En revanche, les cortèges dans la rue ont eux dépassé le record de mobilisation établi le 31 janvier, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur et de la CGT.
La mobilisation a été particulièrement importante à Poitiers, dans la Vienne, où la manifestation a débuté en début d'après-midi à l'appel de l'intersyndicale, sur le campus universitaire. Au total, 25.000 personnes ont défilé selon la CGT, 10.000 selon la police.
C’était la troisième manifestation pour Agnès.
“Ça fait plaisir de voir ça, je crois que je n’ai jamais vu autant de monde”, assure-t-elle.
Des personnes de tout âge et de tout milieu, de quoi rassurer Emmanuelle. “Il y a du privé, du public, donc c’est un signe fort que les Français sont contre cette réforme qui est vraiment injuste”, indique-t-elle.
Une mobilisation suffisante pour faire plier le gouvernement?
Et pour cette contrôleuse de gestion, l’ampleur de cette mobilisation doit pousser le gouvernement à réagir.
“Il faut qu’ils se posent les bonnes questions. Il y a peut-être un référendum à faire, retirer des articles qui posent problèmes par exemple sur les carrières longues qui me concerne directement”, indique-t-elle.
Et s’il n’en était rien que le silence? Anne, Agnès et Stéphanie, toutes trois fonctionnaires, ne le comprendraient même pas. “Les gens ressentiront un certain mépris de la part de l'exécutif”, indique la première. “Qu’il n’y ait pas de suite avec autant de gens dans la rue, ce serait pour moi une catastrophe démocratique”, ajoute Agnès. “Rester sourd, ça voudrait dire ne plus être représentatif, travailler seul, en monarque”, appuie Stéphanie.
Si l’espoir domine dans les rangs, quelques manifestants résignés ne voient qu’une issue: le 49.3 et le passage en force du gouvernement.