Journée internationale des droits des femmes: l'index de l'égalité professionnelle doit encore faire ses preuves

En termes d'égalité femmes-hommes au travail, la France a encore du pain sur la planche. Le 7 mars, la veille de la Journée internationale des droits des femmes, le Haut Conseil à l'Egalité entre les femmes et les hommes a publié son bilan de l'index égalité professionnelle, aussi appelé "Index Pénicaud" ou "Index Egapro".
Dédié aux entreprises de plus de 50 salariés, qui ont l'obligation de publier chaque 1er mars une note sur 100 points calculée à partir de différents indicateurs, cet index permet notamment de mesurer si l'égalité salariale est respectée dans les entreprises. S'il y a eu des avancées, le système peine encore a faire ses preuves, cinq ans après sa création.
Un index en manque de visibilité
Le système de note proposé par l'index est utile pour repérer les mauvais élèves. Selon ses rapports, publiés tous les ans le 8 mars, "la note moyenne déclarée par les entreprises se maintient au niveau élevé constaté en 2023, avec une note de 88/100 en 2024", a précisé le ministère du Travail. En 2024, seules 2% des entreprises ont obtenu la note maximale de 100, c'est-à-dire que "98% doivent encore produire des efforts pour faire progresser l'égalité entre les femmes et les hommes".
L'index manque d'ailleurs de visibilité, y compris du côté des femmes qui, pour la plupart, ne le connaissent pas. Certaines d'entre elles comparent leurs fiches de salaire ou en discutent.
"On sait que les salaires sont vraiment inégalitaires entre les hommes et les femmes. La France est lente à évoluer", confie une salariée.
Cet écart est par ailleurs plus important à mesure que l'on monte en hiérarchie. "On avait des managers d'équipes et l'homme avait été augmenté plus que la femme. Je pose la question: pourquoi? Y avait-il une raison particulière pour laquelle on augmentait plus lui que elle?", raconte Cyrielle, qui vient de quitter son poste dans les relations humaines. "J'ai eu un blanc. Tout le monde s'est mis à réfléchir et, non, finalement, il n'y a pas de raison particulière", ajoute-t-elle.
Un calcul à revoir
Ces inégalités pourraient être réduites si les entreprises étaient plus transparentes et plus ambitieuses sur le sujet. Rachel Silvera, chercheuse et membre du Haut Conseil à l'égalité, estime qu'il est temps de revoir le mode de calcul de cet index.
"Dans la forme du calcul, cet index ne permet pas réellement de mesurer ces écarts. Il y a seulement 1% des entreprises qui sont couvertes. Cela représente en gros un quart des salariés", précise l'experte.
A ce jour, la France se classe au 21e rang sur les 27 pays de l'Union européenne pour l'écart de rémunération entre les femmes et les hommes. D'après l'Insee, ce dernier s'élevait en France à 23,5%. A temps de travail comparable, il se réduit à 14% et descend à 4% à poste identique.