"L'homophobie a gagné": cibles d'insultes à répétition, deux restaurateurs d'Isère jettent l'éponge

Trop c'est trop. Deux hommes en couple ont décidé de fermer leur restaurant en raison de l'homophobie ambiante, victimes d'insultes homophobes à répétition.
Tout commence en 2021 quand David et Bertrand s'installent à Merlas, un village de 500 habitants dans l'Isère. Ils y ouvrent un restaurant, L'auberge de la fontaine, dans un local qui appartient à la mairie.
Mais ils sont victimes d'injures homophobes: "On est allés vers eux et leur entourage et on a entendu qu'ils étaient vraiment harcelés", confirme Terrence Khatchadourian, secrétaire général de Stop Homophobie. "Ils ont été traités de "PD" en permanence, on a balancé régulièrement des ordures sur la terrasse de leur établissement", ajoute-t-il.
"C'est trop enraciné. Le problème est trop régulier et ils ont carrément jeté l'éponge et s'installent ailleurs. Je suis triste et en colère, les homophobes ont encore gagné", déplore Terrence Khatchadourian.
Le maire accuse RMC de vouloir "assassiner sa commune"
En début d'année, David et Bertrand ont porté plainte pour "injure non publique en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre". Contacté, le maire de Merlas Denis Grandperrin accuse RMC de vouloir "assassiner sa commune", d'y mettre le bazar, en enquêtant sur l'affaire.
À notre micro, un habitant de la commune reconnaît avoir tenu des propos homophobes tout en les minimisant. D'autres habitants de la commune évoquent des différents liés à l'enseigne, jugée trop élitiste et ne correspondant pas à l'image du village.
"C'est un délit"
"Nous avons investi plus de 60.000 euros dans l’auberge. des clients font jusqu'à 1h30 de route pour venir nous voir. Nous sommes l’unique commerce ici, et on veut nous voir dehors", déplore Bertrand au Dauphiné Libéré.
"Ce n’est pas un malaise, c’est un délit. L’homophobie est punie par la loi. Total soutien à ces restaurateurs de #Merlas" a assuré sur X (anciennement Twitter), le sénateur de l'Isère, Guillaume Gontard. La majorité des habitants du village soutient le couple via une pétition dénonçant un "bail précaire", le mutisme d'une partie du conseil municipal et le déchaînement sur fond d'homophobie.