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La vie après la GPA: "Sur l'acte de naissance d'Ontario il a deux papas, mais en France, on n'est pas ses parents"

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En France, le recours à une mère porteuse reste illégal alors, beaucoup se tournent vers l'étranger. La rédaction de RMC a rencontré un couple d’hommes et la mère porteuse à laquelle ils ont fait appel.

Le gouvernement a beau répéter qu’il n’est pas question de la légaliser, la GPA fait toujours débat. Des enfants issus de la gestation pour autrui vivent en France.

C’est le cas de Samuel et Jean-Raphaël, papas d’un enfant de 13 mois. Angie, leur mère porteuse canadienne, est venue passer quelques jours en France chez eux: "Aujourd'hui, Angie fait partie de notre famille élargie. C’est un peu la tante d’Amérique".

C’est Angie elle-même qui a choisi le couple: "C’est un cadeau. J’ai déjà été mère porteuse pour une autre famille et en les voyant je me suis dit, ils ont l’air gentils, j’ai eu envie de les aider".

"Le parcours entier nous a coûté 150.000 euros"

Au Canada, la législation interdit à la mère porteuse de toucher une rémunération. En revanche, elle est entièrement défrayée. Samuel et Jean-Raphaël ont ainsi remboursé près de 14.000 euros à Angie mais l’addition est loin de s’arrêter là.

"On a vendu tous nos biens. J’avais un appartement qu’on a vendu, les motos on les a vendues, on a vendu nos voitures. Le parcours entier nous a coûté 150.000 euros aujourd'hui du fait des premières expériences qui n’avaient pas fonctionné. Il faut payer la clinique, l’embryologiste à cela s’ajoute bien sûr les frais sur place, le vol, l’hébergement".

"C’est pas juste parce qu’on est parents, on est trois, on est une famille"

Et leur combat n’est pas terminé: "Ça c’est l’acte de naissance en Ontario et sur l’acte de naissance on voit bien qu’il a deux papas". Si le Canada reconnaît bien la filiation du petit, en France, malgré son passeport français, le petit garçon n’existe pas dans les registres de l’état civil: "Pour l’instant on est rien donc on n’est pas ses parents en France. C’est pas juste parce qu’on est parents, on est trois, on est une famille".

La cour de cassation rendra justement vendredi un avis très attendu depuis 18 ans par un couple qui demande la reconnaissance de la filiation de ses filles nées par mères porteuses aux Etats-Unis.

Sophie Paolini (avec C.P.)