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Le ras-le-bol des policiers: "On n'a plus l’envie d’assurer nos missions"

Sur-mobilisés depuis un mois avec le mouvement des "gilets jaunes", les policiers se disent épuisés. Certains n'hésitent pas à se mettre en arrêt maladie comme à Longjumeau où un quart des effectifs sont arrêtés.

Le ras-le-bol des policiers se fait entendre. Mobilisés depuis un mois pour encadrer les différentes mobilisations des "gilets jaunes" et après l’attentat terroriste de Strasbourg, les fonctionnaires sont épuisés

À Longjumeau, un quart des effectifs est actuellement en arrêt maladie. "On ne s’est pas concerté pour se mettre en arrêt. Ce n’est pas un coup monté non plus, c’est une accumulation. On a plus les moyens de travailler en sécurité, on a plus l’envie aussi d’assurer nos missions non plus", confie Marc arrêté depuis 13 jours. 

Il estime que la cause principale de la grogne policière, c’est le manque de considération.

"Entre la fatigue physique et psychique, je pense qu’on a atteint un point de non-retour. On ne peut pas protéger la population en sachant que nous-même, on n'est pas opérationnel", confie ce fonctionnaire. 

Les effectifs de police sont appuyés par la maire LR de la ville de Longjumeau, Sandrine Gelot. "Même notre police municipale s’est mise à faire du maintien de l’ordre. À un moment, ce n’est plus possible", affirme-t-elle. 

Appels à la mobilisation des syndicats

Pour pallier ces nombreux arrêts maladie, deux policiers supplémentaires vont être mis à disposition à partir de la semaine prochaine a annoncé le directeur de la sécurité publique de l’Essonne. Insuffisant selon Marc qui avoue ne pas savoir quand il aura la force de reprendre le travail. 

Plusieurs syndicats policiers ont, de leur côté, appelé à la mobilisation. Unsa Police lance dès ce mardi une opération service minimum. Le syndicat de police Alliance appelle à fermer tous les commissariats mercredi pour faire pression sur le gouvernement. Les policiers sont conviés à rester dans les services et à ne répondre qu'aux appels d'urgence. Ces syndicats dénoncent notamment un manque de considération, les heures supplémentaires non payées, le gel du point d'indice, l'allongement du délai de carence en cas de maladie, et les conditions de travail difficile.

Un rassemblement prévu ce jeudi 20 décembre à 21H30, sur les Champs-Élysées au niveau de la place Clémenceau, en face du commissariat du 8e arrondissement. 

Marion Dubreuil (Avec G.D)