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Le Secours populaire, concurrencé par des plateformes comme Vinted, manque de dons

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Face à l'émergence de plateformes comme Vinted ou Le Bon Coin, les associations qui récupèrent des vêtements se trouvent en difficulté. Il y a à la fois une baisse des dons, mais aussi une qualité plus mauvaise. Le Secours populaire rappelle sur RMC que "les brocantes et friperies représentent un tiers des recettes".

Face à la hausse des prix, de plus en plus de Français ont le réflexe de vendre leurs vêtements sur des plateformes comme Vinted plutôt que de les donner: c'est une façon d'arrondir les fins de mois.

Le problème, c'est que "ça a un impact très sérieux sur les associations comme le Secours populaire", explique Jean Stellittano, secrétaire national du Secours populaire, invité sur RMC ce lundi. En effet, pour ces associations qui ont des boutiques, les recettes sont de plus en plus basses.

Au-delà du nombre de dons qui baisse et de marques qui disparaissent de ces dons, c'est surtout la qualité qui pose problème. "Ce qu'on récupère c'est de qualité moindre, soit c’est du milieu de gamme mais qui est très abîmé, qu'on doit renvoyer vers nos filières de recyclage. On est obligé d'avoir plus de tri parce que la qualité s’est amoindrie", ajoute Jean Stellittano.

"On nous donne des vêtements salis, troués"

L'association comprend ces Français qui donnent moins. En revanche, elle appelle aux dons de vêtements en bon état.

"On nous donne des vêtements salis, troués. Au Secours populaire, dans le respect de la dignité des personnes, on ne va jamais donner un vêtement qui ne pourrait pas être porté normalement."

D'autant plus que "beaucoup de personnes qui viennent dans nos friperies achètent des vêtements pour aller à un entretien d’embauche par exemple."

Jean Stellittano rappelle que les brocantes et les friperies représentent 1/3 des recettes de l'association et que cela lui permet "de rester autonome et indépendante".

Aujourd'hui, le Secours populaire a besoin surtout de "vêtements pour enfants, de robes et d'ensembles pour femmes, mais aussi de chemises par exemple pour hommes", concrètement, "des vêtements qui permettent, dans la vie quotidienne mais aussi professionnelle, de se mêler aux autres".

Des pistes envisagées pour inciter aux dons

Pour inciter les donneurs, l'association réfléchit à de nouvelles mesures. Une des pistes c'est de proposer un reçu fiscal pour les dons de vêtements. "Comme pour les entreprises qui nous donnent un bien matériel, les particuliers nous proposent un vêtement acheté à 150 euros, on pourrait proposer un reçu fiscal de 50 euros, par exemple", explique Jean Stellittano.

Il appelle aussi les plateformes comme Vinted à partager. "Vous profitez d'une manne qui est liée aux conditions de vie des Français, pourquoi pas prévoir un pourcentage à destination de la solidarité", conclut-il.

AB