Ma main a explosé et à partir de là, ma vie a basculé: le témoignage d'Antoine, blessé dans une manifestation gilet jaune

Le jeune homme de 27 ans a perdu une main dans une manifestation. Depuis, il a créé un collectif pour faire interdire l'usage de grenades et de LBD dans les manifestations.

En un an, les affrontements entre gilets jaunes et forces de l'ordre ont fait de nombreux blessés. 2448 du côté des manifestants, 1197 du côté des forces de l'ordre, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.

Antoine Boudinet fait partie des "gilets jaunes" blessés au cours des mobilisations. Lors du quatrième "acte" des "gilets jaunes" à Bordeaux, en décembre dernier, il a perdu sa main, arrachée par une grenade. Un an après, cet étudiant de 27 ans continue de soutenir le mouvement. Mais son quotidien a beaucoup changé. S'habiller, manger, faire la vaisselle, autant de gestes du quotidien qui sont devenus beaucoup plus compliqué pour Antoine.

"La plupart des choses qu’on fait, on les fait généralement avec les deux mains. C’est tout le quotidien qui est plus compliqué", affirme-t-il. 

Le 8 décembre 2018, Antoine participe à sa première manifestation de "gilets jaunes" à Bordeaux sur la place de la mairie. Il se retrouve au milieu des affrontements. 

"Je ne savais pas du tout dans quoi je m’embarquais, je ne savais pas vraiment à quel point ça pouvait être dangereux. Quand je me suis retrouvé au milieu des combats, de la lacrymo, on est dans un état de panique complet. J’ai ramassé une grenade et ma main a explosé. Et à partir de là, c’est toute ma vie qui a basculé", affirme le jeune homme. 

Un collectif pour faire interdire les LBD et grenades

Depuis, Antoine a repris des études et a surtout fondé un collectif : "Mutilés pour l'exemple" dont l'objectif est de faire interdire les grenades et les LBD. C'est son nouveau combat.

"L’objectif est de crier notre colère par rapport à ces armes et par rapport à toutes les techniques de la police. C’est inadmissible de les voir encore se retrouver aujourd’hui en manifestation", indique-t-il. 

Antoine n'ira pas dans la rue ce samedi, mais continue à soutenir le mouvement des gilets jaunes.

Maxime Brandstaetter et Mahauld Becker-Granier avec Guillaume Descours