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Marché illégal et décharge à ciel ouvert à Marseille: "Ça salit l'image du quartier"

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A Marseille, dans le nord de la ville, un marché aux puces illégal se transforme en décharge à ciel ouvert. Les habitants et la métropole plaident pour la régularisation de ce marché.

C'est un serpent de mer à Marseille: l'amoncellement de déchets autour du marché aux puces de Gèze, au nord de la ville. Chaque jour, un marché illégal s'y tient. Une fois terminée, les invendus sont jetés à même le sol. Parfois, des entreprises peu scrupuleuses en profitent pour déposer elles aussi leurs encombrants, si bien qu'une des avenues adjacentes se transforme régulièrement en décharge à ciel ouvert…

Une nouvelle opération de nettoyage, demandée par la ville et le préfet à la métropole, doit avoir lieu ce jeudi. Mais les riverains le savent très bien, une fois nettoyée, les déchets reviendront... Avec de l'électroménager et du verre brisé au milieu des tas de vêtements qui débordent du trottoir. "Ce n’est pas facile", souffle Sofian, qui habite le quartier depuis trois ans. "Ce sont des dépôts qui rendent le passage de voiture compliqué, ça apporte aussi des nuisibles et ça salit l'image du quartier", déplore-t-il.

Et après chaque nettoyage, rebelotte. "Il n’y a pas du tout d'améliorations, pointe Sofian. On n’a pas de mesures concrètes pour aider les personnes qui font les marchés, qui sont dans une situation compliquée, et les riverains."

Légaliser et organiser ce marché

Un peu plus loin, Mickey ramasse une doudoune au milieu d'un tas de déchets: "Si la fermeture marche, je pourrais en tirer 30-40 euros". Avec 600 euros par mois pour vivre, il a pris l'habitude de passer ici: "Ça m'aide à gagner ma vie, il faut le reconnaitre... Mais comme des milliers de gens, c'est l'économie de la démerde".

Selon lui, pour en finir avec cette déchetterie à ciel ouvert, il faudrait légaliser ce marché. "Il faut que les pouvoirs publics l'organisent", estime Mickey. Un avis partagé par Jean-Yves Sayag, élu en charge des dépôts sauvage à la métropole: "La solution, ce n'est pas de nettoyer tous les mois. La solution c'est d'agir. Homologuer le marché, le conditionner, mettre des forces de l'ordre, des bennes à disposition..."

Surtout que chaque journée de ramassage sur l'avenue coûte environ 50.000 euros à la métropole... et donc aux contribuables marseillais.

LP avec Anna Jaujard