McDo à l'assaut des villages: "Le drame, c’est l’engouement du peuple français", déplore Périco Légasse

Bientôt des McDonald’s dans les petits villages. C’est la nouvelle stratégie portée par l’enseigne de fast-food.
Le directeur marketing du groupe, Jean-Guillaume Bertola, affirmait plus tôt dans l'année au Figaro son ambition: il voulait que chaque Français ait “un McDo à moins de 20 minutes de chez soi”. Il visait pour cela l’ouverture d’une cinquantaine de restaurants cette année.
Une initiative réussie selon le quotien parisien qui cite en exemple mardi 29 septembre le cas de Tessancourt-sur-Aubette, moins de 1.000 habitants, qui se "réjouit" à tous niveaux de l'implantation de la firme.
Alors que l’on était plus habitué à voir des McDo dans les zones périurbaines et notamment les zones commerciales, cette nouvelle stratégie n’est pas forcément bien vue des restaurateurs.
"La preuve scientifique que la France se meurt"
Et parmi les détracteurs de McDo, il y a Périco Légasse, journaliste et chroniqueur dans Estelle Midi. Pour lui, cette stratégie de McDo, est “la preuve scientifique que la France se meurt”.
“La France a le droit de mourir, la France se suicide. C’est tellement plus facile. On peut démultiplier tout vers le rapide, sucré, gras. C’est la preuve de l’américanisation", regrettait-il lundi sur RMC.
"Ce n’est pas un mal, ce n’est pas un crime, c’est l'américanisation de la société française dans ses mœurs les plus intimes, notre dernier patrimoine. Ils ont colonisé l'appétit de la planète et il n’y a pas de raison que la France n'y échappe”, ajoute-t-il.
"McDo n’a tué personne"
En chiffres, McDo attire tout particulièrement les jeunes. 50% des 18-35 ans disent y manger au moins une fois par semaine et un sur 10 y a déjà travaillé. Mais pour Périco Légasse, c’est bien ça le drame.
“Le drame, c’est surtout l’engouement du peuple français pour cette enseigne. C'est navrant”, indique-t-il, reconnaissant une certaine "ferveur" dans les ouvertures à la campagne.
Un avis que ne partage pas totalement Bernard Boutboul, président de Gira Conseil.
“McDo n’a tué personne. On est en train de comparer 42.000 restaurants traditionnels qui font une cuisine extraordinaire avec un acteur qui n’a que 1.500 points de vente. Où est le problème?”, indique-t-il.
Il y a ajoute l'argument de lien social apporté ces enseignes, reconnaissant que les lieux de partage disparaissent dans les villages. "Les lieux où on se rencontre, les lieux où on se retrouve, les lieux où on va boire un coup, ils n’existent plus. Et dans le milieu rural, ils sont en train de remplacer cela. Il y a des gens qui font 40 kilomètres pour voir ce que c’est que ce McDo qu’ils ne connaissaient pas. Et il y a des petites communes qui se battent pour avoir un McDo parce qu’ils savent qu’ils vont recréer des lieux de convivialité”, ajoute-t-il.