Mort de Steve: "Vous êtes normalement là pour nous protéger, pas pour tuer", tensions lors des rassemblements à Nantes

Le 1er rassemblement s'est déroulé dans le calme et dans l'émotion. A 11 heures, près de la grue jaune, là où le corps de Steve, 24 ans a été retrouvé. Un millier de personnes étaient présentes.
A 13 heures, une seconde manifestation, cette fois-ci non déclarée, pour dénoncer les violences policières, a duré jusqu'à 20 heures environ. Une manifestation à hauts risques, où des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, étaient craints. Le préfet de Loire-Atlantique avait notamment interdit certains secteurs du centre-ville.
"On ne peut pas sortir dans le rue sans risquer de ne pas rentrer"
Assassins, tout le monde déteste la police… dès le début du rassemblement aux abords de la place du commerce, les policiers sont pris pour cibles: "Vous êtes normalement là pour nous protéger, pas pour tuer alors ça suffit! Redevenez des gardiens de la paix", hurle une manifestante.
Insultes puis jets de projectiles. La situation se tend lorsqu’un manifestant tente d’escalader le mur d’enceinte de la préfecture. Nathalie se désole.
"Je ne comprends pas qu’on n’ait pas le droit aujourd’hui, en France, d’exprimer ses opinions. C’est un pays soi-disant libre mais on ne peut pas sortir dans le rue sans risquer de ne pas rentrer ou d’avoir un œil fracassé".
"On nous cache beaucoup de choses"
Rapidement des poubelles sont brûlées, des vitrines brisées. Les gaz lacrymogènes pleuvent et les questions sans réponses pèsent. Jessica a inscrit "Justice pour Steve" au feutre sur son t-shirt.
"On nous cache beaucoup de choses. Cette charge policière est disproportionnée par rapport à ce qu’il se passait. Donc au bout d’un moment, stop".
Au moins trois magasins ont été dégradés, les vitrines cassées, un incendie rapidement éteint dans un restaurant de fast food, tout au long du parcours, des départs de feux, et du mobilier urbain arraché. Des installations d'un festival de jazz ont servi de barricades, tout comme du matériel de chantier.
Une "manifestation contenue"
La famille de Steve n’avait pas appelé à manifester samedi après-midi précisément par peur des débordements. Aucun blessé grave n'est à déplorer: au moins un manifestant et un policier ont été transportés à l'hôpital, sans que leurs jours ne soient en danger.
Un bilan moins lourd qu'attendu, "manifestation contenue" selon une source policière, notamment compte tenu de la présence de 300 à 400 personnes assimilée Black blocks. Certains seraient venus d'Allemagne selon une source proche du dossier.