Mouchoir de Macron, incendie de Rome, Templiers: les fake news un phénomène vieux comme le monde

Pendant le voyage en train d’Emmanuel Macron vers Kiev, des photos ont été prises montrant sur une table un amas blanc avec à coté une sorte de spatule. Il n’en fallait pas plus. Des comptes complotistes se sont mis à dire que c’était de la cocaïne avec une paille. Une fake news relayée par Nicolas Dupont-Aignan. L’Elysée a bien sûr démenti. En réalité, c’était une touillette à café et un mouchoir en papier.
Cette énième fake news relayé par un ancien député reconverti dans le complotisme est le symbole d'un pays qui va mal. Car ce n'est pas un phénomène récent. Une fake news, c’est un mensonge pour déstabiliser un adversaire. Il y en avait dès l’Antiquité. Sous le règne de l’empereur Néron, un gigantesque incendie éclate à Rome. Et que fait l’empereur ? Il accuse les chrétiens, une population dont il veut se débarrasser, d’avoir déclenché l’incendie. C’était faux, mais la rumeur se propage. Les chrétiens deviennent les boucs émissaires et a lieu un sacrifice à grande échelle. Tout ça, sur un mensonge.
Les Templiers victimes de Fake news?
Les fakes news, c’est un prétexte auquel la France n'a pas échappé. Au Moyen Âge, le roi Philippe le Bel veut se débarrasser de l’ordre des Templiers. L’ordre des templiers, c’étaient des moines soldats très puissants et très riches. Beaucoup trop au goût du roi de France qui y voyait une concurrence à son pouvoir. Donc il veut se débarrasser des templiers. Et pour ça, il organise un complot, fait répandre la rumeur que les templiers seraient possédés par le diable et tous homosexuels chose interdite à l'époque. Et ça fonctionne. L’ordre est dissous et leur chef est brûlé.
Au XVe siècle, c’est la grande peur des sorcières. On raconte que toutes les femmes qui pratiquent la médecine, comme les sages femmes, sont possédés par le diable. C’est le début d’un délire collectif. Des tribunaux expéditifs se mettent à condamner à mort des femmes pour sorcellerie à travers toute l’Europe. Entre 1430 et 1630, on recense plus de 100.000 procès en sorcellerie, dont la moitié se sont soldés par des condamnations à mort.
Crise de confiance
Les fake news ont perduré y compris au 20e siècle. Pendant très longtemps, des gens ont pensé qu’Hitler n’était pas mort et qu’il se cachait sous une fausse identité en Amérique du sud. Une universitaire brésilienne a même récemment affirmé qu’il avait refait sa vie au Brésil, où il serait mort en 1984.
Finalement, il faut faire avec, les fausses informations, faisant finalement partie de l’information. Les réseaux sociaux n’ont pas inventé les fake news, ils ont juste accéléré leur propagation. Chose inquiétante, la diffusion du complotisme, c’est la marque d’une crise de confiance envers l’autorité. C’est sans doute pour ça que l’Elysée décide maintenant d’apporter des démentis formels.