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"On les appelait les amoureux du quartier": le témoignage de la petite-fille d'un couple de victimes

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TEMOIGNAGE RMC. Ana et Jacky habitaient au premier étage de l'immeuble qui s'est effondré dans la nuit de samedi à dimanche à Marseille. Magali, leur petite fille, a accepté de témoigner pour RMC. Elle raconte notamment les derniers instants passés avec ses grands-parents.

Les secours sont toujours mobilisés à Marseille après l'effondrement d'un immeuble dans la nuit de samedi à dimanche. Deux personnes seraient toujours sous les gravats, mais "il y a toujours de l'espoir" assurait mardi soir le commandant en second du bataillon des marins-pompiers de Marseille.

Parmi les personnes qui se trouvaient dans l'immeuble quand il s'est effondré, un couple de retraités qui habitait au rez-de-chaussée. Des figures du quartier. Ana Sinapi, 81 ans, était clerc de notaire, et son mari Jacky Morand, 85 ans, était boucher, très connu dans le quartier. Nous avons pu nous entretenir avec leur petite-fille Magali. Elle a été prévenue par des voisins en pleine nuit quand l’immeuble s’est effondré. Depuis, tous ses appels à ses grands-parents sont restés sans réponse.

“Ils s’aimaient beaucoup. On les appelait les amoureux du quartier. Tous les commerçants pourront vous le dire, il marchaient toujours main dans la main dans la rue. Mercredi midi, j’ai fait des ongles à ma grand-mère, parce qu’elle était très coquette, et je les ai eus au téléphone pour la dernière fois vendredi. C’était l’anniversaire de mon fils, donc ils nous avaient appelés. On s’est dit ‘à dimanche’ et c’est la dernière fois que j’ai entendu leurs voix”, confie Magali.

"C'est violent et traumatisant"

Ce qui est aussi extrêmement dur dans ce drame, c’est que c’est tout un lieu de vie qui disparaît.

“Au-delà du fait que mes grands-parents sont morts, nous n’avons plus, ni mon père, ni mon frère, ni mon fils, d’endroit où nous recueillir. Il n’y a plus la maison où il y avait tous nos souvenirs, où j’ai grandi, où mon père a grandi. Il n’y a plus rien. Je ne peux que pleurer sur des décombres. Je ne pourrai même pas embrasser ma grand-mère et mon grand-père une dernière fois. C’est violent, c’est traumatisant. Moi, je veux juste qu’on puisse faire des obsèques et leur rendre hommage comme il se doit pour entamer notre deuil qui sera certainement long et difficile”, appuie-t-elle.

Mardi, les enquêteurs ont dévoilé l'identité de quatre des six victimes déjà retrouvées, identifiées grâce à des éléments ADN, capillaires et dentaires. Il s'agit de deux femmes, âgées de 65 et 88 ans, et d'un couple de 74 ans.

Nicolas Traino avec Guillaume Descours