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Opposants au mariage pour tous "humiliés": "il y a des limites à la drague électorale", estime Cherki

Les adversaires du mariage homosexuel ont été "humiliés" lors du quinquennat de François Hollande car on ne leur a pas suffisamment "parlé", juge Emmanuel Macron dans une interview publiée jeudi par l'Obs. Des propos vivement critiqués ce vendredi matin sur RMC par Pascal Cherki, porte-parole de Benoît Hamon.

Nouvelle polémique pour Emmanuel Macron. Après ses propos controverses sur la colonisation française, qu'il juge être "un crime contre l'humanité", le fondateur du mouvement En Marche!, dans un entretien à L'Obs publiée ce jeudi, revient sur le mariage pour tous, ou plutôt sur les manifestations autour de l'adoption de ce projet de loi. Dans cette interview, le candidat à l'élection présidentielle estime en effet que les adversaires du mariage homosexuel ont été "humiliés" lors du quinquennat de François Hollande car on ne leur a pas suffisamment "parlé".

Des propos qui ont "choqué" Pascal Cherki, député socialiste et porte-parole de Benoît Hamon, comme il le confie ce vendredi sur RMC. "Je voudrais savoir en quoi les gens ont pu se sentir humiliés quand ils ont poussé des cris de singe à l'encontre de Madame Taubira dans l'hémicycle. Rappelez-vous, ce débat a été d'une extrême violence de la part des opposants au mariage pour tous", poursuit cet élu.

"Il fallait qu'il démissionne"

Pascal Cherki estime aussi que ces propos sont "extrêmement choquants. Il y a des limites à la drague électorale; l'abandon de ses propres convictions. Parce qu'à ce que je sache Emmanuel Macron, au moment du débat sur le mariage pour tous, était secrétaire général adjoint de l'Elysée. Cette loi n'est pas une invention de Madame Taubira, c'est un engagement du président de la République. Or, Monsieur Macron était numéro trois de l'Elysée à ce moment-là. S'il pensait qu'il y avait une humiliation à l'égard des Français, il fallait qu'il démissionne."

"Si c'est sa conviction profonde, il fallait qu'il démissionne, insiste-t-il. Mais Monsieur Macron est resté confortablement au chaud au palais de l'Elysée. Il agit par pur opportunisme électoral au moment où il tient ces propos, et je trouve ça d'un cynisme inquiétant de la part de quelqu'un qui prétend être candidat à la législature suprême. Je suis donc extrêmement choqué par ses propos".

Maxime Ricard avec Raphaëlle Duchemin