Paris: nette hausse du nombre de sans-abri recensés dans la capitale

(Photo d'illustration) - Joel Saget - AFP
Lors de la campagne présidentielle 2017, Emmanuel Macron avait lancé qu'il ne voulait plus voir "de femmes et des hommes dans les rues, dans les bois, ou perdus". Force est de constater que depuis, les choses n'ont que très peu évolué sur ce dossier.
Elles empirent même dans la capitale selon les derniers chiffres de la "nuit de la solidarité". Plus de 3.000 sans-abri ont été recensés à Paris lors de cette nuit de "comptage" qui s'est déroulée fin janvier. Cela fait plus de 400 sans-abri de plus qu'en 2022, une hausse "extrêmement préoccupante" juge la mairie de Paris.
Dans la nuit du 26 au 27 janvier, plus de 2.000 volontaires ont recensé 3.015 personnes sans solution d'hébergement dans les rues de la capitale, contre 2.598 un an auparavant. Si les trois quarts se trouvaient dans la rue, le nombre de sans-abri rencontrés dans les parkings (+57%), les espaces du bailleur Paris Habitat et les salles d'attente des Hôpitaux de Paris (+42%), les talus du périphérique, les parcs et jardins (+30%), les bois de Boulogne et Vincennes (+20%), les stations de métro ou les gares (+18%) sont tous en forte hausse.
Les deux années précédentes, avec la crise sanitaire, "l'engagement de l'Etat" pour accroître les dispositifs d'hébergement dans la capitale avait permis deux nettes baisses consécutives du nombre de sans-abri recensés, avait reconnu l'adjointe aux solidarités, Léa Filoche, début 2022.
Le nombre d'enfants à la rue également en hausse
Toujours selon la mairie, l'Etat s'occupait de plus de 47.500 places d'accueil tous dispositifs confondus cette année au moment de l'opération, contre plus de 49.000 l'année précédente.
"Les résultats viennent entériner les inquiétudes exprimées par l'ensemble des acteurs qui, au quotidien, luttent contre l'exclusion", a commenté Léa Filoche, pour qui cette sixième édition de la Nuit de la solidarité "confirme la nécessité de la création de nouvelles places d'hébergement par l'État".
Le premier adjoint Emmanuel Grégoire s'inquiète d'une "évolution extrêmement préoccupante du nombre de personnes sans-abri sans solution d'hébergement", notamment du nombre de mineurs: 105 jeunes ont été recensés dans les rues de la capitale.
Au début de l'opération, la maire PS Anne Hidalgo avait évoqué le dépôt, dans le cadre d'une niche parlementaire, d'une proposition de loi "de programmation et de planification pour organiser la prise en charge des familles sans abri en France".
Elle avait aussi réclamé "l'ouverture de centres de premier accueil sur tout le territoire pour toutes ces familles avec enfants". Cette année, l'opération, que l'élue socialiste avait lancée à Paris en 2018, a essaimé