Plan banlieues: "On ne veut pas des subventions, mais qu'on nous aide à trouver des solutions"

Pas de "big bang" à prévoir. Emmanuel Macron réunit mardi des acteurs de la politique de la Ville à l'Elysée et doit dévoiler des initiatives pour améliorer la vie dans les quartiers défavorisés, sans toutefois reprendre toutes les propositions de l'ambitieux rapport Borloo sur les banlieues.
Avec son discours le chef de l'Etat veut "donner une vision, du sens", mais pas présenter "un catalogue de mesures" pour ces quartiers qui concentrent les difficultés économiques et sociales, assure-t-on à l'Elysée, en soulignant que "l'enjeu n'est pas tant budgétaire que de mobilisation et d'efficacité".
"Rénover le quartier, c'est bien, mais ce n'est pas le plus important"
Parmi les annonces attendues, l'une, "emblématique de la philosophie", vise à aider les jeunes des quartiers à trouver des stages de 3e, qui sont difficiles à décrocher sans réseaux professionnels: Etat et entreprises s'engageront à proposer 30.000 offres au total.
Mais qu'attendent réellement les villes concernées? Le quartier du "Pavé Neuf", à Noisy-le-Grand en Seine-Saint-Denis, est un immense complexe immobilier, qui entoure une petite place. RMC a rencontré Sékou, qui est né ici, et qui a vu les millions d'euros dépensés lors des plans banlieues précédents.
"Ils ont rénové la place et maintenant, on a des fontaines. C'est bien, on peut se dire que c'est beau, mais ce n'est pas le plus important. On a des jeunes, et des moins jeunes, qui ne travaillent pas, certains sont déscolarisés et qu'est-ce qu'on fait? On aime bien dire que dans le 93, on met de l'argent, mais est-ce qu'on le met là où il devrait?"
"On a pas attendu Macron ou qui que ce soit"
L'association des jeunes du quartier organise du soutien scolaire, des aides juridiques. C'est ce genre d'acteurs sur lequel il faut miser, selon son secrétaire général Dayan Doucouré: "On a pas attendu Macron ou qui que ce soit. On essaye de justement de faire en sorte que les jeunes voient un peu autre chose. Quand on a pas de moyens, on a beau avoir toute la meilleure volonté du monde, on ne fera rien du tout".
Des jeunes, qui se font assez peu d'illusion sur le plan Macron. La même vision qua la maire de la ville. "On a appris à se débrouiller tout seul depuis des années dans des villes comme les nôtres" souffle Brigitte Marsigny. "On ne veut pas forcément des subventions, mais qu'on nous aide à trouver des solutions" avoue-t-elle. Une maire qui l'avoue: pour lutter contre le chômage dans les quartiers, c'est là encore grâce à une association, ATD Quart Monde, qu'elle peut agir concrètement.