Préfecture de Haute-Loire a été incendiée par des "gilets jaunes": "Ces gens nous menaçaient de mort"
Plus tôt dans la journée, près de 3500 personnes étaient rassemblées dans la commune du Puy-en-Velay. Une délégation de "gilets jaunes" a même été reçue en préfecture, en fin d'après-midi dans le calme. Mais c'est au cours de la soirée que la situation a dégénéré.
Une partie de la préfecture de Haute-Loire a été ravagée par les flammes. Les casseurs ont déclenché plusieurs incendies dans l'enceinte du bâtiment encore occupé avant de barrer la route aux pompiers.
Les habitants du Puy-en-Velay restent sans voix: "Je suis très inquiet, surpris. C’est la première fois que j’assiste à quelque chose de comme ça dans ma ville" a réagit un habitant.
Lionel Bouton, chef de file de la France insoumise au Puy-en-Velay, s’inquiète de voir un symbole de l’Etat ainsi attaqué: "Un bâtiment comme la préfecture, qui est quand même un bâtiment républicain, la deuxième maison du peuple après la mairie dans cet état là. Evidemment, tout le monde est choqué".
Des fonctionnaires et forces de l'ordre étaient dans la préfecture
En cendres, certains bureaux, comme celui des services techniques, sont définitivement condamnés. Une désolation pour le préfet Yves Rousset qui accuse les auteurs d'avoir voulu tuer: "Les 'gilets jaunes' savaient parfaitement que la préfecture était occupée. Ils ont bloqué les camions de pompiers pour les empêcher d'accéder au lieu des incendies”.
"On vous reconnait. on ira chez toi. On va tuer ta famille."
Dans l'enceinte de la préfecture, se trouvait effectivement Jean-Pierre Rabasté, colonel de gendarmerie, ainsi que ses hommes. Il souligne des attaques d'une violence rarement vue auparavant: "Un tel déchaînement de violence, c’est impressionnant. C’est des menaces de mort clairement annoncées. Les gens en face de nous, nous menaçaient de mort. Ils disaient 'On vous reconnait. on ira chez toi. On va tuer ta famille'", confie-t-il sur RMC.
De quoi être inquiets pour les forces de l'ordre présent sur le secteur au quotidien: "C’est terrible pour les fonctionnaires de la police parce qu’ils habitent dans le département. Ils sont au quotidien avec eux. On fait de la police de sécurité du quotidien tous les jours. On est à leurs côtés. Et pour s'entendre insulter comme ça, c'est terrible" ajoute Jean-Pierre Rabasté.
"Des enquêtes sont en cours pour déterminer les responsables de ces violences. Ils seront poursuivis", précise la préfecture. La police judiciaire a été saisie par le procureur de la République pour mener les enquêtes et judiciariser les délits. Au Puy-en-Velay, certains appréhendent déjà l’éventuel "Acte 4", annoncé pour samedi prochain.