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EXCLU RMC. Près d’un quart des Maisons des Jeunes et de la Culture (MJC) voient leur subvention baisser

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Près d’un quart des Maisons des Jeunes et de la Culture (MJC) verront leurs subventions baisser en 2025, selon une enquête de leur fédération rendue publique sur RMC ce lundi. Face à l’inflation et à la stagnation des aides publiques, le réseau MJC de France alerte sur des conséquences déjà visibles: annulations d’activités, licenciements et incertitudes budgétaires.

Près d'un quart des MJC (22%), les Maisons des Jeunes et de la Culture, voient leur subvention baisser cette année 2025 selon le résultat d'une enquête de "MJC de France" (la fédération du secteur) dévoilée ce lundi 5 mai sur RMC. Le réseau "MJC de France" tire la sonnette d'alarme alors que ce coup de rabot financier des communes et intercommunalités risque de fragiliser ces structures associatives.

Les subventions versées en majorité par les communes composent plus de la moitié du budget des 1000 MJC de France. 22%, sur les 300 qui ont répondu au questionnaire de la fédération, voit donc leur budget baisser et ce sont majoritairement des MJC de communes de plus de 50.000 habitants Et puis, 62% vont recevoir des subventions identiques à l'année passée.

“C'est aussi un problème”, selon la fédération, car ça ne suffit pas à couvrir la hausse des charges liées à l'inflation. Conséquences déjà visibles, les associations doivent annuler des évènements culturels, des sorties, ou même licencier du personnel. Enfin, la fédération dénonce l'incertitude du montant de certaines subventions. À ce jour, 27% des MJC ne savent pas combien elles toucheront en 2025.

84% des MJC doivent composer avec des ressources diminuée car 62% d'entre elles ont aussi une subvention identique à l'année précédente, sans prendre en compte l'inflation et la revalorisation des salaires.

“On a demandé 160.000 euros, on a obtenu 100.000”

“Salle de danse, salle de musique… il y en aura plus si on cesse d’exister”, assure Juliette, employée de la MJC de Sarcelles, dans le Val-d’Oise. Car pour la deuxième année consécutive, l'association a un tiers de subventions en moins qu'habituellement. “On a demandé 160.000 euros et on a obtenu 100.000 euros”, poursuit-elle.

Annie, responsable du financement, garde les yeux rivés sur les 22.000 euros de déficit: “Sans cette subvention-là, on ne peut pas, on va creuser le déficit. Mais on ne peut pas faire autrement, car ça ne suffit pas à payer les salaires”.

Et sans aide supplémentaire, Annie alerte: la MJC devra fermer ses portes aux 22 associations qu'elle accueille. “Ici, on a à peu près 200 enfants qui passent, c’est leur maison, leur salon. Il faut absolument que ça reste comme ça”.

Un rôle que plusieurs collectivités ont tendance à oublier, dénonce Patrick Chenu, directeur de MJC France. “Il y a des moyens pour le bâtiment, mais pour l’accompagnement social, c’est plus discutable. Il y a des endroits où ce sont vraiment les derniers lieux ouverts qui permettent de la mixité”. Pour lui, “il faut faire des arbitrages qui ont du sens", rappelle-t-il aux collectivités. Et surtout, ne pas rompre le dialogue.

Solène Gardré et Caroline Renaux