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Prime de Noël: "On préfère gâter le petit en cadeaux plutôt que d'utiliser cet argent n'importe comment"

La "prime de Noël", un coup de pouce évidemment bienvenu pour les familles en situation de précarité. Reportage en Indre-et-Loire.

Près de 2,5 millions de ménages s’apprêtent à recevoir la “prime de Noël”. C’est notamment le cas de Claire et Pierrick. Ils y a une semaine, ils ont remis en marche un vieux poêle à bois qui doit leur permettre de réduire leur consommation d'électricité.

“Je récupère du bois au boulot qui doit partir en déchetterie. C’est du contreplaqué, mais ça se brûle. Il n’y a pas de petites économies. Quand on touche 1200 euros plus le RSA on grappille là où on peut”, assure-t-il. 

Claire, Pierrick et leur fils de 11 ans vont toucher 270 euros au titre de la prime de Noël. De quoi retrouver le sourire à l'approche des fêtes. “La moitié d’un RSA pour Noël ce n’est quand même pas négligeable”, assure Claire. 

“On a préféré gâter le petit pour Noël plutôt qu' utiliser ça n’importe comment. On n’est pas des gens qui vont dépenser pour tout et n’importe quoi, on préfère faire plusieurs petits cadeaux et qu’il soit content avec des jouets style Lego, des livres ou des Playmobil. Des choses qui vont faire plus travailler son imagination que la console, surtout qu’il en a déjà. Après, j’ai acheté les cadeaux pour ma femme. On a pu se faire un petit peu plaisir avec la prime et elle sert à ça”, ajoute Pierrick. 

“Quand on peut faire des cadeaux à nos familles, à nos amis, à nos enfants, c’est quand même mieux que quand on doit compter”, appuie Claire.

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Une précarité en hausse

Une prime versée chaque année depuis 2009. Mais encore plus nécessaire aujourd'hui, car la précarité a augmenté à cause de la crise sanitaire, constate Mickaël Lorillard. Il est administrateur auprès du bailleur Tours Habitat et représentant de la confédération nationale du logement. 

"Les familles qui prétendent à la prime de Noël, c'est pour beaucoup des familles en recherche d’emploi. Souvent, elles ont des difficultés à en trouver. En plus la crise ne les aide pas et c’est qu’il reste beaucoup chez eux. Donc ils mangent beaucoup plus, c’est logique quand on est à la maison, ils utilisent plus d’électricité, plus d’eau… Donc, du coup, ils vont dépenser plus d’argent. Donc cette prime permet vraiment d’aider les familles qui sont dans la précarité”, précise-t-il. 

Mickael Lorillard regrette toutefois que les étudiants ne soient pas concernés par ce dispositif.

Benoît Ballet avec Guillaume Descours