Puisseguin: "Ne jamais laisser aucune des familles en situation de se sentir seule face au drame"

Un hommage national a été rendu ce mardi aux 43 victimes de la collision entre un car et un camion - AFP
En Gironde, après l’hommage national, le calme est revenu dans le Libournais. La cérémonie présidée par François Hollande, ce mardi, a réuni près de 2.000 personnes, à Petit-Palais (Gironde). Le président, qui a eu un mot pour les 43 victimes de l'accident de car de Puisseguin, a promis la vérité aux familles. Pendant son discours, François Hollande a salué la mémoire des victimes, pour la plupart des personnes âgées, qui font désormais partie "de notre patrimoine". Mais une fois cet hommage rendu, sur place l'émotion reste et le temps du deuil risque d'être long.
Et ce notamment parce que les corps des défunts n’ont toujours pas été rendus aux familles. "C'est à ce moment-là que l'on va prendre conscience qu'il est parti parce que pour le moment on n'a rien pour se recueillir. Ce n'est que de l'imagination…", déplore Patrick, qui attend de pouvoir enterrer son père. Toutefois, les proches et les habitants ne veulent plus de tout ce remue-ménage médiatique: ils aspirent désormais à faire leur deuil dans le calme.
"Cela m'a choquée"
"On a tous été emportés dans une sorte de tourbillon, confirme Mireille Conte-Jaubert, maire de Saint-Médard-de-Guizières. Je pense qu'on a besoin de recueillement. Maintenant, il va falloir se reposer et être très proche des familles quand elles vont en avoir besoin". L’accident laissera en tout cas des traces dans les têtes. Ainsi, Josiane ne peut pas s’empêcher de penser aux images des carcasses sur cette départementale 17. "Je ne prendrai pas cette route pour l'instant. Elle est vraiment très dangereuse, justifie-t-elle. Vraiment, cela m'a choquée".
"Il y a un besoin de retrouver du calme, de se retrouver tout court", estime pour sa part Florent Boudié, député PS de Gironde. "Et en même temps, il y a nécessité d'être en permanence au plus près des familles, poursuit-il. Ce n'est pas facile. D'abord car elles sont nombreuses, pas toutes dans les mêmes villages. Mais il faut trouver un équilibre entre retrouver ses esprits, garder cette émotion parce qu'elle est précieuse et ne jamais laisser aucune des familles en situation de se sentir seule face au drame". Au-delà de l’émotion, il sera difficile, ici, de tourner la page tant que l’enquête ne sera pas terminée.