Rappels de C3 et DS3 : "Un objet perforant lui est rentré dans l'œil", témoigne le père d’une victime

Citroën a lancé mi-mai une vaste campagne de rappels de véhicules C3 et DS3 pour des airbags défectueux. On parle d'au moins 250.000 voitures rien que pour la France. Et cette campagne relance les procédures pénales en cours, parfois depuis des années car ces airbags pourraient être à l'origine d'accidents mortels. Trois informations judiciaires ont été ouvertes.

Citroën et DS Automobiles sont mises en cause après plusieurs accidents mortels liés à des airbags défectueux, Outre-mer. Ces dernières années, au moins quatre personnes sont mortes après avoir été atteintes à la tête et au haut du corps par une pièce de métal lors d'accidents de la route à très faible vitesse. Trois informations judiciaires ont été ouvertes, à Pointe-à-Pitre et à Gourbeyre en Guadeloupe, et à Cayenne en Guyane.

Pris dans les embouteillages, Tristan percute à basse vitesse la voiture juste devant lui. Un léger choc, mais les airbags se déclenchent. Le jeune homme de 26 ans décède, raconte son père Bruno.

“La mort a été immédiate. Les gens du SAMU nous ont dit qu’il y avait quelque chose d’étonnant, un objet perforant lui était rentré dans l'œil”, indique-t-il.

Cet objet perforant, c'est une pièce de l'airbag de la C3 que Bruno venait d'acheter pour Tristan. Un airbag défectueux, comme des milliers d'autres installés sur des voitures discrètement rappelées par le fabricant. Bruno n'imaginait pas que cette C3 était dangereuse. “La voiture était parfaitement en règle. Vous ne pouvez pas passer le contrôle technique s’il vous manque un feu stop, mais vous pouvez le passer si vous avez une bombe pointée sur vous”, dénonce-t-il.

RMC s’engage avec vous : Rappel massif C3 et DS3, la colère des automobilistes - 31/05

2:46

Une campagne de rappel tardive?

Depuis un mois, Citroën rappelle 245.000 véhicules, équipés de ces airbags. Et ce via une campagne inédite alors que le danger est connu depuis des années, explique Grégory Guyard, avocat de familles de victimes.

“Aujourd’hui, on en est pas à se demander comment ça a pu se passer, mais pourquoi on a laissé en circulation un nombre extrêmement important de véhicules équipés de ces airbags sans lancer avant une campagne plus massive”, pointe-t-il.

En Guadeloupe et en Guyane, au moins quatre personnes sont mortes et des dizaines d'autres blessées dans des accidents, potentiellement liés à ces airbags. Au moins un autre cas est suspecté en métropole.

Lucile Pascanet avec Guillaume Descours