Rendez-vous pour les papiers d’identité sur Snapchat: "Scandaleux et illégal" selon Olivier Véran

Acheter un rendez-vous rapide pour sa carte d’identité et son passeport, c’est possible assez facilement sur Snapchat. Ce sont les révélations de l’enquête RMC sur ce juteux business, ce vendredi matin. Des créneaux en mairie qui se vendent entre 30 et 60 euros et peuvent rapporter jusqu’à 2.000 euros par mois à ceux qui les proposent en s’aidant d’outils informatiques. Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, a été interrogé sur le sujet par Apolline de Malherbe, sur RMC-BFMTV. Il juge le procédé "scandaleux" et même "illégal" selon lui, alors que le ministère de l’Intérieur a admis auprès de RMC qu’il existait un flou juridique.
"Je l’ignorais pour ce marché noir, qui est scandaleux, explique Olivier Véran, ancien ministre de la Santé. Je suis pragmatique. Comme à l’époque du Covid et de la vaccination, si on développe un outil numérique qui permet d’aller plus vite pour tout le monde et que c’est gratuit, on ira. Là, ça n’est pas le cas. Vous croyez que j’aime bien? Non, pas du tout, et c’est illégal. Je pense que c’est illégal."
Le gouvernement veut rapidement réduire les délais
Depuis plus d’un an, après le Covid, les délais en mairie pour faire ou refaire des papiers d’identité ont explosé. Elisabeth Borne a promis cette semaine de diviser par deux dès cet été le temps d’attente, qui aujourd’hui en moyenne de 66 jours, puis de le réduire à 20 jours à l’automne.
"Il y a un vrai problème sur les papiers d’identité, souligne Olivier Véran. C’est pour cela que la Première ministre a pris l’engagement de réduire par deux (les délais). Cela veut dire qu’on met des centaines d’emplois, c’est de l’argent public, mais il faut le faire. C’est un investissement nécessaire pour les Français, pour que ça aille plus vite partout en France et gratuitement."
Le gouvernement mise sur deux leviers. D’abord, faciliter la prise de rendez-vous en connectant la totalité des petites communes au site national de prise de rendez-vous. Et puis accompagner celles qui procèdent par téléphone ou par une visite à la mairie. Une extension des horaires d’ouverture, par des incitations financières, doit aussi être mise en place, ainsi que le déploiement de 650 bornes de recueil des empreintes. Des mesures qui coûteront 100 millions d’euros à l’Etat.