Retraites: des éboueurs du privé rejoignent ceux du public dans la grève, à Paris

La grève des éboueurs parisiens est reconduite jusqu'à lundi 27 mars, ont annoncé mardi des responsables de la CGT qui bloquent l'accès à l'usine d'incinération d'Ivry-sur-Seine. Ils débrayent depuis le 6 mars contre la réforme des retraites.
La moitié de la capitale est gérée par des éboueurs de la ville de Paris, massivement mobilisés. L'autre est divisée en plusieurs sociétés privées. L’entreprise Pizzorno, en charge du 10e arrondissement, est en grève depuis le début de la mobilisation. Derichebourg Polyreva, elle, vient de rejoindre le mouvement.
Des déchets qui volent, des poubelles qui débordent... Très peu pour Catherine.
“On a beaucoup de poubelles tous les jours. Donc quand elles ne sont pas vidées, ça devient insupportable”, indique-t-elle.
Les habitants du 10e étaient jusque-là épargnés. Mais ça n'inquiète pas Camille. “Il y a suffisamment de bacs et les gens sont suffisamment consciencieux pour ne pas en mettre partout si on doit attendre quelques jours”, estime-t-il.
Les salariés du privé rejoignent le mouvement
En attendant, la moitié de la capitale croule sous les ordures. Et d’autres arrondissements vont subir le même sort puisque c’est au tour d’employés comme Ali Chaligui, de la filière des déchets CGT FNST, de se mettre en mouvement. "Là aujourd’hui, ça s’est élargi à des sociétés privées sur le périmètre de Paris”, indique-t-il.
Tout le secteur se mobilise contre la réforme, mais aussi pour de meilleures conditions de travail. Au moins à hauteur de celles du public. Ces derniers sont très heureux de les voir rejoindre le mouvement.
“On n'attend que ça depuis le début. On nous a divisés en privatisant une partie. Nous, on voulait leur prouver qu’on est capable de se coordonner. Pour l’instant, la stratégie fonctionne et elle n’est pas prête de s’arrêter”, assure Bobby, éboueur dans le 6e arrondissement.
Et la conséquence est bien visible. 9.600 tonnes de déchets sont non-ramassées dans Paris. Un chiffre stable, malgré les réquisitions ordonnées par la préfecture.