Rhône: les enfants "harceleurs" séparés des autres et rassemblés dans un coin de la cour de l'école
À la sortie de midi, le débat est animé devant l’école primaire Les Tilleuls à Charly, dans le Rhône. La cour de récréation de l'établissement, qui accueille 233 élèves, est désormais divisée en deux par une ligne invisible. Tous les élèves peuvent jouer partout, sauf les enfants qui posent problème, considérés comme turbulents ou auteurs de harcèlement. Les six enfants concernés doivent rester dans une seule moitié de la récréation.
Des parents et grands-parents d’élèves sont choqués par le principe. "Isoler des enfants, la méthode est moche", assure une d'entre elles. "Pour moi, ce n'est pas forcément la meilleure solution pour aider l'enfant à aller mieux", renchérit une autre. D’autres, au contraire, trouvent l’idée plutôt efficace. "Il y a déjà eu le même problème l'année dernière et c'est le petit victime qui a dû partir de l'école", explique un parent d'élève. "Il y a une punition, elle est douce, elle n'est pas compliquée. Le harceleur, il faut le punir", ajoute un autre.
Mais surtout, tous s’étonnent de ne pas avoir été prévenus. "On ne sait pas comment ça s'est passé, on ne nous a jamais dit comment ça a été mis en place", assurent de concert deux autres parents d'élèves.
Un système temporaire?
Plusieurs dispositifs ont été mis en place pour tenter de gérer les enfants turbulents, parfois auteurs de harcèlement, "mais pour certains élèves, ça n'a pas suffi", explique Gil Jamon, inspecteur de l’Education nationale de la circonscription de Givors.
"Cela nous a ammené à faire une cour partagée en deux où tous les enfants peuvent bien jouer. Personne n'est isolé, ils jouent entre eux mais nous garantissons aux enfants qui ont été victimes qu'ils sont protégés", explique-t-il.
Des parents ont déjà manifesté leur inquiétude. Certains ont été reçus par l’inspecteur, qui leur a évoqué un système temporaire, qui évoluera avec les progrès des enfants.