Aide exceptionnelle de solidarité: "Ça va m'aider à sentir moins la douleur"
Le Président de la République l'avait annoncé, le 13 avril dernier, en plein confinement. A partir de ce vendredi, les familles et les personnes seules les plus modestes vont pouvoir bénéficier d'une aide exceptionnelle de solidarité face à la crise du Covid-19: 150 euros, versés en une fois par la Caisse d'allocations familiales, auxquels s'ajoutent 100 euros par enfant à charge.
Sont éligibles les foyers allocataires du revenu de solidarité active (RSA) ou de l'allocation de solidarité spécifique (ASS), qui ont perçus ces aides en avril ou en mai. Un peu plus de 4 millions de personnes, parmi les plus démunies seraient concernés dont près de 5 millions d'enfants, selon la CAF.
Un "coup de pouce" bienvenu envers les plus précaires, qui sont aussi les plus touchés par la crise du coronavirus. Faïz, qui habite à Mulhouse, touche le RSA depuis deux mois. Retoucheur dans une usine automobile, il a perdu son emploi à cause de la pandémie: "Le travail, plus de nouvelles, RAS. J'essaie de recontacter les gens mais ils ne me répondent pas. Tout s'est arrêté".
"Sincèrement, je ne vois pas dans l'immédiat ce qui va améliorer la situation de ces gens-là"
Depuis, il a recours à la banque alimentaire pour manger à sa faim et vivre dignement. Faïz a déjà postulé pour un nouvel emploi, en tant qu’agent d’entretien. En attendant, cette aide de 150 euros, c’est une bouffée d’air frais pour ce jeune de 33 ans: "Il faut en profiter, se dire qu'avec cet argent-là, on peut faire un peu de courses, aller voir des amis, c'est bénéfique. Ça va m'aider à sentir moins la douleur".
Claude Gavarry est membre du secrétariat départemental du Secours Populaire du Bas-Rhin. Elle reste inquiète pour l’avenir de ces foyers les plus modestes: "Sincèrement, je ne vois pas dans l'immédiat ce qui va améliorer la situation de ces gens-là. Très peu vont retrouver un emploi. Ce sont des gens qui en ont besoin. Le problème, c'est qu'il y en aura de plus en plus avec les temps qui viennent".
Pour les accompagner, les boutiques solidaires du Secours populaire de Strasbourg doivent d’ailleurs rouvrir début juin.