Alcool: le cidre ne fait plus recette mais table sur ses grands crus pour se relancer

Ça fait 20 ans que la consommation de cidre perd environ 2% tous les ans. Soit sur la période une chute de presque 40%. La période de la crise sanitaire n'a pas aidé puisque c'est à ce moment-là qu'on constate un fort décrochage avec une baisse brutale des ventes de 15%. La conséquence, en partie, de la fermeture des restaurants et crêperies.
La chute est encore plus spectaculaire quand on regarde la production : il y a un siècle, la production du "vin de pomme", bu parfois comme de l'eau dans les campagnes, représentait 1.800 millions de litres en France. Un chiffre tombé à 160 millions dans les années 1970.
"Il y a un retour vers le cidre de qualité qui est en train de redonner un souffle nouveau" à cet alcool, "certes en quantité moindre mais le cidre n'est pas perdu", affirme sur RMC Périco Légasse
Cette baisse s'explique par une consommation quotidienne de cidre de table qui s'est tarie, y compris dans les bassins historiques de Bretagne, Normandie et Pays de la Loire. Parmi les autres facteurs, le marché de la bière, qui a explosé, est venu en face tout simplement.
Mais les acteurs de la filière croient en des jours meilleurs grâce à une montée en gamme (cidres de gastronomie 10-15 euros), à la création de nouveaux cidres ou à l'engouement pour des boissons faiblement alcoolisées et moins sucrées. Un constat partagé ce vendredi par Périco Légasse, chroniqueur dans Estelle Midi sur RMC: "Il y a une profusion de cidres de crus artisanaux fermiers, avec une très forte demande", assure-t-il.
Les boissons sans-alcool ont le vent en poupe
Selon ISWR, fournisseur mondial de données et d'informations sur les boissons, la France a enregistré en 2022 la plus forte progression de nouveaux buveurs de boissons non ou peu alcoolisées parmi les pays occidentaux (+25%), majoritairement issus de la génération des "Millennials" (nés dans les années 1980-1990).