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Appels du Medef à travailler plus après le confinement: "Indécents et indignes", estime Laurent Berger

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Plusieurs responsables économiques ont incité samedi les travailleurs français à mettre "les bouchées doubles" pour permettre un sursaut économique une fois que l'activité reprendra à la sortie du confinement imposé par l'épidémie de coronavirus.

Les Français devront-ils travailler plus après le confinement? Pour le patron des patrons Geoffroy Roux de Bézieux, "il faudra bien se poser tôt ou tard la question du temps de travail, des jours fériés et des congés payés pour accompagner la reprise économique et faciliter, en travaillant un peu plus, la création de croissance supplémentaire".

La secrétaire d'État à l'Économie, Agnès Pannier-Runacher, a également prévenu qu'"il faudra probablement travailler plus que nous ne l'avons fait avant" pour "rattraper" la perte d'activité induite par le confinement en cours depuis le 17 mars.

Jean-Eudes du Mesnil, secrétaire général de la CPME, lui, souhaite que l'activité reprenne rapidement:

"L'économie française ne peut pas continuer à être purement et simplement à l'arrêt. Donc il est normal et souhaitable que quand on peut reprendre le travail, on reprenne le travail. Quand vous allez à la supérette du coin, il y a bien quelqu'un derrière la caisse qui fait le travail. C'est un signal donné. Aujourd'hui il y a des centaines de milliers de chefs d'entreprise qui piaffent pour reprendre l'activité donc il faut se donner les moyens de reprendre l'activité tout en respectant les conditions sanitaires qui s'imposent".

"Les travailleurs, comme tout le monde, sont en train de payer le coût de cette crise"

Pour Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, ces appels sont "indécents": "C'est totalement indécent. Aujourd'hui, les travailleurs, comme tout le monde, sont en train de payer le coût de cette crise. Ce n'est pas à eux de payer ensuite", a-t-il déclaré sur France 2, évoquant des "slogans qui sont lancés aujourd'hui, des vieilles lunes qui reviennent: il faudra travailler plus, il faudra de la sueur et des larmes, etc". 

Pour soutenir les entreprises face à l'impact de la pandémie sur l'économie, le gouvernement a mis en place un plan d'urgence à hauteur de 100 milliards d'euros.

P.B. (avec AFP)