Atteintes neurologiques, psychiques: quelles sont les séquelles du coronavirus?

Environ 11.000 personnes sont sorties guéries de l'hôpital en France depuis le 1er mars. Mais pour les cas les plus sérieux, le retour à la maison n'est pas immédiat : il faut souvent passer par la case rééducation.

Première séance de kiné pour Marie-Reine, 74 ans. Infectée par le Covid-19, Marie Reine a passé sept jours sous oxygène à l’hôpital, elle en est sortie avant-hier. Elle espère rapidement retrouver sa forme physique: "Ne plus être obligée de dormir 18 heures par jour, avoir les moyens de pouvoir lire un peu, reprendre un peu d'activité. Je sens que j'ai un peu plus les moyens chaque jour, mais je n'ai pas les moyens d'être complètement autonome".

"Il y aura beaucoup de traumatismes psychiques"

Pour l’instant, l’institut régional de réadaptation de Nancy accueille 9 patients post-coronavirus. Dans les jours à venir, cette structure se prépare déjà à en accueillir près d’une cinquantaine, et des cas beaucoup plus compliqués, nous explique le professeur Jean Paysant, directeur du centre:

"On va avoir des patients avec des atteintes neurologiques, des atteintes motrices. Il y aura aussi beaucoup de traumatismes psychiques, des gens qui sont très marqués avec des perceptions de mort imminente".

Selon la gravité de la maladie, les patients affectés par le virus pourront passer entre 3 semaines et 6 mois en rééducation.

Selon le dernier bilan officiel, l'épidémie a tué en France plus de 4000 personnes en un mois. Ce chiffre ne prend pas encore en compte les bilans notamment dans les maisons de retraite, qui sont en cours de compilation et que les autorités espèrent pouvoir donner à partir de jeudi, mais quatre Ehpad, dans le Doubs, les Alpes-Maritimes l'Isère et le Puy-de-Dôme, ont annoncé mercredi une aggravation du bilan des décès parmi leurs pensionnaires. Enfin, le nombre de patients en réanimation a dépassé mercredi soir 6000 malades, soit plus que la capacité initiale de lits de réanimation du pays, qui était de 5000.

Mahauld Becker-Granier et Florian Chevallay