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Au cœur des laboratoires qui analysent les échantillons de cas suspects de coronavirus

REPORTAGE RMC - Chaque jour l'Institut Pasteur réalise entre 50 et 100 tests d'échantillons suspects. Et les chercheurs en profitent pour analyser le coronavirus lorsqu'il est détecté.

Les équipes de l'Institut Pasteur à Paris sont sur le pont depuis plus d'un mois, réalisant de nombreux tests pour détecter le coronavirus. Elles en effectuent entre 50 et 100 par jour. Et elles ont même formé d'autres hôpitaux pour qu'ils puissent eux-mêmes effectuer ces tests.

Dans une caisse des dizaines de paquets venus des quatre coins de la France. Maxence technicien à l’Institut Pasteur, récupère ces prélèvements deux fois par jour : "Cela peut être soit des crachats soit des prélèvement naseaux pharyngés, qu’on récupère avec un coton tige en allant frotter la paroi osseuse", explique-t-il au micro de RMC.

Avant de s'engouffrer dans un premier laboratoire, Maxence enfile une surcombinaison intégrale, des lunettes de protection, un masque et deux paires de gants : "On prend le maximum de précaution pour ne pas s’infecter. En ce moment il y a très probablement du virus dans ce qu’on reçoit. Actuellement, on a a peu près 40% de test positifs".

Une centaine de tests réalisés chaque jour

Une fois les prélèvements déballés et étiquettes, les techniciens inactivent, le virus qui se trouvent à l'intérieur. Ils le rendent inopérant : "Les échantillons vont ressortir du laboratoire en toute sécurité", assure Vincent Enouf, directeur adjoint du centre de référence des virus respiratoires de l'Institut Pasteur. "On va détruire le virus mais garder son génome et l’on va utiliser ce génome pour détecter sa présence ou non dans le prélèvement". C'est la seconde étape. Dans un autre laboratoire, les scientifiques analysent les chromosomes et les gènes du virus pour savoir s'il s'agit ou non du coronavirus.

"Pour chercher la grippe, c’est la même technologie. Ce que l’on a changé, ce sont justes les cibles puisque ce sont les cibles spécifiques du virus. Les objectifs évoluent au cours du temps. Dans un premier temps c’était détecter les premiers virus, ce qui a été fait. En même temps on doit jouer notre rôle d’expert en séquençant le virus, en l’isolant et en apprenant en fin de compte ce qu’est réellement ce virus", détaille Vincent Enouf.

Et si une centaine de tests sont réalisés à l'Institut Pasteur chaque jour, le diagnostic prend entre 4 et 5 heures, de la réception des échantillons au résultat définitif.

Caroline Philippe (avec G.D.)