"Beaucoup de restrictions": ces fumeurs agacés par l'interdiction de la cigarette dans les lieux publics

Les restrictions s'enchaînent pour les fumeurs. Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, a annoncé ce jeudi, l'interdiction de la cigarette devant plusieurs lieux publics pouvant accueillir des enfants à partir du 1er juillet.
Et la liste est longue : les plages, parcs, abribus, bibliothèques, équipements sportifs et les abords des écoles... Autant de lieux où la ministre ne veut plus voir de "mur de parents en train de fumer". Cela permettra également d'éviter des mégots, selon la ministre.
Génération sans tabac
"Là où il y a des enfants, le tabac doit disparaître", a continué la ministre auprès d'Ouest France. Le gouvernement souhaite ainsi que les enfants nés en 2025 soient la première génération "sans tabac".
"C'est vraiment une excellente mesure", se réjouit Amélie Eschenbrenner, porte-parole du comité national contre le tabagisme. "C'est vraiment une mesure qui permet de dénormaliser le tabagisme (...) à partir du moment où les jeunes vont voir de moins en moins de personnes fumer autour d'eux, ça va moins les inciter à commencer", continue-t-elle.
Le périmètre de ces espaces doit encore être défini par décret. Mais la contravention sera dans tous les cas salée pour ceux ne respectant pas l'interdiction : 135 euros. Catherine Vautrin compte sur les forces de l'ordre pour la faire appliquer. Et mise aussi sur "le respect des règles" par les fumeurs.
"Pas envie de payer 135 euros parce que je fume"
Et la mesure divise déjà la population: "Je m'en réjouis parce que j'ai un petit garçon et je ne supporterai pas qu'on fume à côté de mon petit garçon, donc oui. Je suis favorable", répond une maman dans un parc. "Tant mieux que ça avance dans l'ordre et que ça soit formalisé pour une fois", ajoute-t-elle.
De l'autre côté de la rue, un jeune passant est moins convaincu: "On peut nous aussi faire attention et c'est beaucoup de restrictions au final. Je n'ai pas envie de payer 135 euros parce que je fume...", déplore-t-il.
Tout dépend des lieux d'interdiction, ajoute un autre: "Les gens ne sont pas respectueux des endroits. Notamment la plage. Être sur la plage prendre le soleil et avoir plein de mégots à côté de soi, ce n'est pas agréable", ajoute-t-il.
Pour l'heure, les terrasses ne sont pas concernées par les restrictions. Mais l'annonce est tout de même un grand pas pour une fumeuse, attablée dehors: "Quand on aime se faire plaisir, ça passe aussi par le tabac. Désolée, mais c'est comme ça. J'aimerais pouvoir le faire de manière assez détendue et dans des endroits aérés", réplique-t-elle.
À savoir que l'interdiction ne concerne pas les cigarettes électroniques, mais la ministre travaille aussi à une réduction du taux de nicotine dans les liquides et du nombre d’arômes autorisés d'ici la fin 2026.