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"C’est dur psychologiquement d’avoir l’impression d’être hors-la-loi", témoigne Bénédicte, mère seule qui a eu recours à la PMA à l'étranger

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Réclamée depuis des années par de nombreuses associations, l’ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes et femmes célibataires faisait partie des engagements d’Emmanuel Macron. RMC a rencontré une mère seule qui a eu recours à la PMA à l'étranger. Elle raconte son parcours du combattant.

Elle est évoquée depuis plusieurs mois : la loi bioéthique est présentée ce mercredi en Conseil des ministres. La loi contient une mesure phare : la Procréation médicalement assistée (PMA) dite "pour toutes". Elle doit autoriser les couples de femmes et les femmes seules à recourir à la PMA, aujourd'hui limitée aux couples hétérosexuels non-fertiles. 

Ce recours élargi à la PMA devrait concerner 2000 couples par an selon Agnès Buzyn. Il y a déjà 150.000 tentatives de PMA par en France. Ça fait bientôt un an que Bénédicte partage sa vie avec son fils Estéban. "J’ai toujours eu envie d’avoir des enfants depuis que je suis toute petite. J’ai juste répondu à ce besoin", explique-t-elle. 

Après de nombreux allers-retours pour des inséminations au Danemark et au Portugal et plus de 10.000 euros au total dépensés, le suivi de sa grossesse en France a été éprouvant avec sa gynécologue. 

"Dans sa manière de me parler, j’étais vraiment une enfant et je voulais ma nouvelle poupée. En trois ans, j’ai eu le temps de construire mon projet parental. Si ça avait été un caprice et au vu du nombre de piqures que j’ai dû me prendre, je pense que j’aurais renoncé bien avant", affirme la jeune femme. 

Vers un remboursement de la PMA

Si les femmes seules n’ont pas accès à la PMA en France, elles n’ont pas non plus le droit d’aller à l’étranger. Une situation délicate qui a obligé Bénédicte à mentir. 

"Comme c’est illégal, quand on me disait monsieur n’a pas pu venir, je répondais ‘non monsieur travaille’. C’est déjà dur psychologiquement d’avoir l’impression d’être hors-la-loi dans son propre pays", affirme-telle. 

Ce projet de loi donne donc espoir à cette jeune maman.

"Enfin, dans peu de temps, croisons les doigts, les femmes ne seront plus hors-la-loi pour avoir des enfants. Tout comme elles ne sont plus hors-la-loi aujourd’hui pour l’avortement ou pour d’autres sujets qui concernent leurs corps", indique-t-elle. 

Et le sujet n’est pas tabou dans sa petite famille. Bénédicte parle déjà à son fils Estéban de son histoire. La loi doit aussi permettre le remboursement de la PMA pour toutes.

Margaux Bédé avec Guillaume Descours