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"Ça peut être traumatisant pour les familles": les services funéraires engorgés à cause de la grippe

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L'épidémie de grippe s'intensifie avec une nette hausse des décès. 611 personnes en sont mortes la semaine dernière, chiffre de Santé Publique France. C'est 7% de l'ensemble des décès, du jamais-vu depuis la mise en place de cette surveillance. Et l'autre conséquence, c'est la tension accrue dans les services hospitaliers et funéraires.

Une "nette augmentation des décès" liée à la grippe la semaine dernière selon Santé publique France dans son bulletin hebdomadaire publié mercredi. Le virus a coûté la vie à 611 personnes, en grande majorité des personnes âgées de 65 ans et plus. Plus de 7% de l'ensemble des décès étaient liés à la grippe, une part qui se situe "à un niveau jamais atteint pour la grippe depuis la mise en place de cette surveillance".

Les données de mortalité fournies par l'Insee permettent d'observer un "excès de mortalité" chez les 15-64 ans et les 65-84 ans, avec également un excès marqué chez les plus de 85 ans. Ce qui provoque une forte tension dans les hôpitaux, mais aussi dans le secteur funéraire.

Les virus hivernaux, la grippe en tête, sont généralement plus meurtriers en janvier.

“L’épidémie de cette année semble toute particulière. On a tous constaté une augmentation des décès”, estime Vincent Pégeot, directeur des hôpitaux Drôme Nord.

Il note que parmi les personnes décédées peu étaient vaccinées contre la grippe. Et il n'est pas le seul. “Ce qu’on constate sur le terrain pour l’avoir partagé avec les collègues, c’est que dans la plupart des établissements, les chambres mortuaires sont déjà pleines”, indique-t-il.

Épidémie de grippe : une "nette augmentation des décès" observée
Épidémie de grippe : une "nette augmentation des décès" observée
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Le pic de l'épidémie atteint d'ici 10 jours?

Une hausse de la mortalité qui a aussi un impact sur le secteur funéraire avec 10 jours d'attente pour une crémation à Dijon, voire jusqu'à trois semaines en région parisienne. “On dépasse les 14 jours qui sont normalement réglementaires”, selon Guillaume Fontaine, le président de la Fédération nationale du funéraire.

Car bon nombre de crématoriums sont saturés.

"Les professionnels, on sait gérer ces périodes donc il n’y a pas non plus d’inquiétude. Maintenant ce qui est toujours gênant, c’est pour les familles d'endeuillés qui doivent patienter un peu plus longtemps que d’habitude. Ça peut être traumatisant pour les familles, ça, on le sait bien”, juge-t-il.

Une situation qui devrait s'améliorer une fois le pic de l'épidémie de grippe atteint d'ici une dizaine de jours d'après le ministre de la Santé.

Solène Leroux avec Guillaume Descours