Caresser régulièrement un chat fait baisser la fréquence cardiaque

A l'occasion de la sortie du documentaire Kedi, des chats et des hommes, dans les salles de cinéma françaises ce mercredi 27 décembre, Claude Béata, l'un des pionniers européens de la psychiatrie vétérinaire, revient pour RMC.fr sur les bienfaits des chats sur la santé humaine.

Claude Béata est vétérinaire spécialiste en médecine du comportement des animaux de compagnie. Installé à Toulon, il a notamment publié en 2015 un ouvrage intitulé "Au risque d'aimer. Des origines animales de l'attachement aux amours humaines".

"Animal de compagnie préféré des Français, le chat est désormais davantage plébiscité que le chien. Il y aurait en effet plus de 13 millions de chats dans les foyers français, contre 7 millions environ de chiens. Une tendance qui s'est inversée au cours des 25 dernières années et qui peut s'expliquer par différents facteurs. Avec l'augmentation des périodes de congés, on doit pouvoir laisser l'animal quelques jours sans que cela pose un problème majeur. Or cela est beaucoup plus facile avec les chats qu'avec les chiens.

Par ailleurs, les chats correspondent davantage aux valeurs de la société actuelle, avec l'importance donnée à l'intérieur de sa maison, et le développement de la notion de cocooning, ainsi qu'au respect croissant accordé à l'individu. Les personnes qui possèdent un chat apprécient particulièrement que la caresse, le contact ne soit pas donné naturellement. C'est en effet souvent le chat qui choisit les moments de contact. On dit d'ailleurs que les chiens ont des maîtres, mais que les chats ont du personnel. L'espèce féline n'est pas une espèce sociale, donc la hiérarchie n'a aucune importance pour elle. 

"Les chats pourraient être remboursés par la Sécurité sociale"

Des résultats d'expérimentation ont montré les effets bénéfiques des chats sur le bien-être de leurs propriétaires. Il a ainsi été démontré que le fait de caresser régulièrement un chat régularise la fréquence cardiaque, fait baisser le taux de cortisone, des hormones de stress ainsi que la tension artérielle. On pourrait presque dire que les chats pourraient être remboursés par la Sécurité sociale. Les personnes qui sont en contact régulier avec des chats consomment également moins d'antidépresseurs, moins d'anxiolytiques. On parle même d'effet sur l'immunité.

Regarder un chat jouer peut remplacer un programme télé. Il procure de l'amusement, de l'étonnement ce qui explique le succès rencontré par les vidéos de chats sur Internet, même s'il n'existe aucune preuve scientifique sur le bien-être que procureraient ces images. En tout cas, c'est certain: si vous regardez des vidéos de chats, vous aurez rapidement envie d'en avoir un vrai!"

Propos recueillis par Martin Juret