RMC

Menacée d'expulsion car elle vit avec ses 6 chiens et ses 5 chats: "mon propriétaire me fait vivre un calvaire"

-

- - -

Invalide à plus de 80%, Sylvie a été condamnée en octobre 2015 à quitter la maison qu'elle loue à Samadet (Landes) et qu'elle occupe avec sa fille et ses onze animaux. Une sanction confirmée il y a une quinzaine de jours par la cour d'appel de Pau. Sur RMC.fr, cette mère de famille fait part de son désespoir quant à cette situation.

Sylvie, 56 ans, invalide à plus de 80%, risque l'expulsion de sa maison située à Samadet (Landes):

"Le 1er août 2015, avec ma fille de 18 ans, nous avons emménagé dans notre nouvelle maison. Il s'agit d'une petite maison mitoyenne avec une cour commune, partagée avec un autre propriétaire. On pensait y trouver le bonheur et la tranquillité. En réalité, nous vivons l'enfer depuis plus de deux ans. Avant d'emménager, le propriétaire voulait savoir si nous avions des animaux. J'ai répondu par l'affirmative sans préciser le nombre. Et c'est ce qui pose problème à l'heure actuelle. Car j'ai six chiens (trois gros et trois plus petits) et cinq chats. Ce qui fait beaucoup trop pour le propriétaire.

"Il nous harcèle tous les jours"

Quinze jours après notre emménagement, il est passé pour voir si l'installation s'était bien passée. Il a vu les animaux et s'est emporté. Il m'a demandé de me débarrasser de mes chiens, de mes chats. Il m'a dit que ça ne pouvait pas se passer comme ça, qu'on ne pouvait pas garder autant d'animaux, que si on ne le faisait pas, il avait le bras long… Bref, depuis la fin du mois d'août 2015, on vit un calvaire.

Il nous harcèle tous les jours. Il a tué deux de nos chats. Il a tiré sur notre petit york qui a eu un trou dans la mâchoire. Il s'est introduit chez nous en notre absence. Il a volé des plantes, des citronniers. Il a mis du désherbant dessus. Il a aussi essayé d'influencer le voisin alors que celui-ci ne voit pas d'inconvénient à la présence d'autant d'animaux. On s'est arrangés pour éviter le moindre problème, la moindre complication. Le propriétaire a aussi menacé de nous envoyer des huissiers. Il nous passe des coups de téléphone anonyme en pleine nuit. Il nous salit de partout pour que l'on craque et que l'on quitte les lieux. Parce qu'il n'a qu'une envie que l'on dégage comme il dit. En plus, maintenant qu'il est à la retraite, il passe toutes ses journées devant la maison. Je pense qu'il attend qu'il nous arrive quelque chose.

"C'est invivable"

Au mois d'octobre 2015, il a porté plainte et demandé notre expulsion. Le tribunal lui a donné raison. On devait quitter la maison dans les huit jours mais mon avocat a pu négocier en raison de mon handicap. J'ai eu un cancer et j'ai la maladie de Crohn donc, alors que la trêve hivernale arrivait, mon avocat a pu sauver les meubles et obtenir que l'on reste. En même temps, nous avons fait appel de la décision parce que nous estimions que le juge n'avait même pas tenu compte des attestations apportées. La cour d'appel de Pau a rendu son verdict, fin mars. Une nouvelle fois, le juge a donné raison à mon propriétaire estimant que j'aurais dû dire combien j'avais d'animaux.

Le juge a dit qu'il fallait libérer les lieux au plus tard à la fin du mois de juin. Mon avocat m'a fait savoir qu'il était possible de prolonger ce délai d'expulsion. Mais bon, je n'ai plus envie de vivre comme ça. C'est trop horrible. C'est invivable. Ma fille de 18 ans en fait des cauchemars. On ne vit plus. Il y a peu un ami m'a dit qu'il y avait une maison à vendre au prix de 30.000 euros. C'est loin d'être un palace mais elle est perdue dans la campagne. Il y a donc la tranquillité, la liberté. Le problème c'est que les banques ne veulent pas me prêter l'argent. C'est pour ça que j'ai décidé de lancer cette pétition, soit pour que l'on m'aide à acheter cette maison, soit pour que la justice annule la décision et me permette de rester vivre là où je suis actuellement".

Propos recueillis par Maxime Ricard