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Catherine Vautrin en Italie pour le "réarmement démographique": faut-il vraiment suivre l'exemple de Meloni?

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Ce lundi 21 et ce mardi 22 juin, la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles Catherine Vautrin est à Rome pour échanger avec ses homologues italiens sur la natalité et la démographie.

Un déplacement pour trouver des réponses. Alors que la natalité française est au plus bas depuis la seconde guerre mondiale avec 1,62 enfant par femme, la ministre Catherine Vautrin (Travail, Santé, Solidarités et Familles) se rend en Italie ce lundi 21 juin et ce mardi pour rencontrer ses homologues à la recherche de réponses pour encourager la natalité.

Malgré un taux de 1,18 enfant par femme en moyenne de l'autre côté des Alpes, Giorgia Meloni, la première ministre italienne d'extrême droite, a déclaré la mobilisation générale pour repeupler son pays à coups d'aides sociales et de défiscalisation. Un exemple dont s'inspire le gouvernement français, dans la continuité du "réarmement démographique" annoncé par Emmanuel Macron en janvier 2024.

"Aujourd’hui, le nombre d’enfants par femme est de 1,6, alors qu’il a longtemps été de 2,02. Mais le désir d’enfant, lui, atteint encore les 2,2 enfants par femme. En clair, nous sommes au pied du mur démographique et je tire la sonnette d’alarme", déclarait la ministre à nos confrères de l'Express.

Si le sujet de la natalité inquiète autant en France, c'est parce que pour l'heure nous sommes assez loin des 2,1 enfants par femmes pour que le renouvellement de la population soit assuré. Problème: cela fait plus de 10 ans que nous sommes passés sous la barre des deux enfants par femme.

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Le dossier compliqué par Berengère Bocquillon : La dénatalité, une inquiétude européenne - 21/07
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Prime de naissance, moins de cotisations sociales...

C'est tout de même plus que nos voisins italiens, seul pays de l’Ouest où on fait le moins d'enfants avec 1,18 bébé par femme en moyenne. En 2024, le pays a compté 370.000 naissances, c’est quasiment deux fois moins qu’en France. On parle "d'hiver démographique".

Une situation qui inquiète en hauts lieux. Pour tenter de pousser à la natalité italienne, en chute libre depuis les années 1990, la dirigeante d'extrême droite Giorgia Meloni, partisane de la théorie du "grand remplacement" porte le sujet de la natalité italienne depuis son élection et évoque, par exemple, des naissances il y a encore quelques décennies, où "on faisait des enfants même en temps de guerre ou lorsqu’on vivait dans la pauvreté".

La tentative de mettre fin à l'hiver démographique italien passe par une prime de naissance de 1.000 euros versée aux jeunes parents, accompagnée notament de la suppression des cotisations sociales pour les mères de deux enfants ou plus, on parle aussi d'un bonus crèche de 3.600€ pour les familles modestes.

Depuis janvier dernier, la procréation médicalement assistée (PMA) est quasiment gratuite pour, mais seulement pour les couples hétérosexuels. Mais cette politique nataliste n’est pas dotée uniquement de mesures économiques. Depuis peu, des associations anti-avortement ont le droit d’accéder aux centres où est pratiquée l’IVG, l’interruption volontaire de grossesse. Ces militants peuvent ainsi dissuader les femmes d’avorter.

Malgré cela, la campagne portée par Meloni fait ne semble avoir aucun effet.

Un problème européen

Il faut croire que même si nos voisins italiens n'obtiennent, pour le moment, pas de résultats probants, la France semble tout de même en demande de conseils. Ailleurs en Europe, la natalité est aussi une problématique que les gouvernements prennent à bras le corps.

Dans la Hongrie dirigée par le premier ministre d'extrême droite Viktor Orban, les femmes de quatre enfants sont exemptées d’impôt à vie, et d’ici 2029, cette exemption d’impôts va concerner toutes les femmes qui ont au moins deux enfants. Une politique pour le moment sans résultat, elle aussi. Ailleurs dans le monde, le problème semble le même: la Chine et la Turquie partagent le constat d'une baisse de la natalité.

Les seuls pays et régions du monde champions de la natalité restent Israël, où le taux de natalité était encore proche des trois enfants par femme côté israélien et côté palestinien, avant le 7 octobre. On parlait alors de "guerre des ventres".

D'autres pays ne connaissent pas la crise comme l’Afghanistan et quelques pays d’Asie, le Moyen Orient, une poignée de pays d’Amérique latine, mais surtout les pays d’Afrique sub-saharienne, la République centrafricaine par exemple a un taux de natalité de 6,4 enfants par femme. Ce qui fait qu’en 2100, il y aura plus d’enfants en Afrique sub saharienne que dans tout le reste du monde.

Bérengère Bocquillon avec Lilian Pouyaud