Ce que va changer l'élargissement de compétences pour les infirmiers en pratique avancée

Les infirmiers en pratique avancée, les IPA, vont voir leurs compétences élargies dès ce mercredi. Ça a été publié au Journal officiel mardi. C'était un décret très attendu par ce métier à mi-chemin entre l'infirmier et le médecin.
Ces infirmiers, avec deux ans de cursus supplémentaires, pourront par exemple recevoir directement des patients, ou prescrire des soins sans intervention d'un médecin. De quoi libérer du temps médical pour ces derniers. Pour autant, tout le monde n’est pas ravi de ces avancées.
Renouveler des ordonnances, réaliser des examens cliniques... C'est ce que font déjà les infirmiers en pratique avancée. Le nouveau décret va leur permettre de prescrire des médicaments, mais pas que, explique Danielle, future IPA.
“Là, les patients d'eux-mêmes peuvent solliciter les soins d'une IPA sans passer par le médecin. Ça va fluidifier la prise en charge", explique-t-elle.
Un accès direct bien utile dans des régions où les médecins manquent... Emmanuel Hardy de l'Union des infirmiers de pratique avancée. “C'est une excellente nouvelle pour l'accès au soin de la population. Les délais d'attente, c'est un des principaux motifs de renoncement aux soins. Ça entraîne une lassitude pour les gens, et ils ne vont pas consulter. L'IPA sera une porte d'entrée supplémentaire dans le système de santé, dès l'instant où il est intégré à une équipe coordonnée par un médecin”, appuie-t-il.
Les prescriptions des IPA, une "aberration" selon certains médecins
Sauf que certains praticiens voient d'un mauvais œil les prescriptions que les IPA pourront bientôt réaliser. C'est même une aberration pour le Dr Sophie Bauer, présidente du Syndicat des Médecins Libéraux.
"Il y aurait un risque majeur de perte de chance pour les patients. Il semble inimaginable qu'elles puissent prescrire des traitements sans diagnostic médical préalable”, assure-t-elle.
Un point important qui doit encore être précisé "rapidement" d'après le ministre de la Santé qui assure que "les concertations continuent" à ce propos.