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Santé

"Ce sont des milliards qu'il faudrait", les urgentistes en grève manifestent à nouveau ce mardi

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Une nouvelle journée de manifestation à Paris a lieu ce mardi pour les professionnels urgentistes. Agnès Buzyn avait annoncé avoir débloqué 70 millions d'euros pour verser une prime de 100 euros net aux urgentistes. Ces avancées sont jugées insuffisantes.

Alors que le mouvement de grève dans les services d’urgence dure depuis trois mois et demi, les professionnels restent mobilisés. Une nouvelle manifestation est organisée ce mardi. Le gouvernement a pourtant proposé des mesures mi-juin. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn a en effet, débloqué 70 millions d’euros pour verser une prime de 100 euros net aux urgentistes hors médecins et a promis des recrutements pour cet été. Des annonces considérées comme des "avancées" par les grévistes. Cependant ce n’est pas encore suffisant

Cela fait trois mois, déjà, que Virginie Turrel est en grève. Et le constat est simple pour cette infirmière des urgences de Valence. "Depuis, sur Valence, il ne se passe pas grand-chose. Donc on continue d’être en grève", affirme-t-elle.

La direction de l'hôpital a réaffecté deux aides-soignantes dans son service, mais il manque encore des médecins certaines nuits. Et ce qui déçoit cette membre du collectif inter-urgences, c'est de voir que d'autres établissements notamment à Paris ont obtenu gain de cause.

"Forcément, vous êtes déçus puisqu’il y en a qui obtiennent des choses. Maintenant il y a beaucoup de colère parce qu’on se bat pour des choses justes. Tant mieux pour Paris s’ils ont réussi à obtenir des choses ça nous donne juste de la colère et on se dit que nous aussi on y a droit", explique-t-elle. 

"Ce n'est pas tenable"

Et ce ne sont pas les 70 millions d'euros promis par la ministre de la Santé qui vont changer les choses. Karim Chkeri est le responsable CGT pour l'hôpital.

"Ce sont des rustines parce qu’on sait que pour la Santé, c’est des milliards qu’il faudrait. Donc c’est un choix de société qui nous est proposé. Et les hospitaliers ont aujourd’hui bien compris que ce qui nous est proposé par le gouvernement n’est pas tenable", indique-t-il. 

Dix infirmières et aides-soignantes de l'hôpital de Valence vont défiler aujourd'hui à Paris, bien décidées encore une fois à se faire entendre.

Gwenaël Windrestin avec Guillaume Descours