Cinq ans après le début du Covid-19 et du confinement: “cette pandémie a tout changé”

L'épidémie du Covid 19 marque le vrai début du 21ème siècle. En prenant du recul, on se rend compte que cette pandémie a tout changé. Les populations se sont surendettées avec le "quoiqu’il en coût". Une génération d’enfants a été traumatisée par les confinements. La défiance entre les dirigeants et les peuples s’est aggravée. Quant à la situation internationale, ça se passe de commentaire.
Les conséquences des épidémies vont bien au-delà des questions médicales. Une épidémie, c’est toujours la fin d’une époque et le début d’une nouvelle. La première pandémie du monde méditerranéen est la peste de l’année 542. Elle se déclenche dans l’Empire Romain d’Orient. Dans la capitale de l’Empire, à Constantinople, appelée Istanbul aujourd’hui, on dénombre 10.000 morts par jour. A partir de là, des vagues de peste vont se succéder. Un quart de la population mondiale va disparaître. Et comme pour le Covid, ça provoque un arrêt des échanges commerciaux, des voyages, etc. C’était la fin d’un monde ouvert et interconnecté. Et finalement, ça marque la fin de l’Antiquité.
Entre 100 et 200 millions de morts
Plus tard, ça revient, et fort. Au 14ème siècle, c’est la peste noire qui apparaît. C'est la plus meurtrière de toutes les pandémies. En moins de dix ans, un Européen sur 3 a été infecté. Et à l’échelle du monde, on estime le nombre de morts entre 100 et 200 millions. Après un tel cataclysme, rien n’était plus comme avant. Des régions, des villes et des villages étaient littéralement vidés de leurs habitants, la main-d'œuvre manquait partout. Là aussi, il a fallu tout réinventer.
Une épidémie de danse mortelle
Il y en a eu d’autres au Moyen Âge, et certaines étaient un peu comiques. Il y a notamment eu une épidémie de danse! À Strasbourg, au 16ème siècle, des gens se sont mis à danser dans les rues de façon hystérique. Toujours plus chaque jour. Ça peut paraître drôle, mais les témoins disent que c’était terrifiant. Ils étaient comme possédés. Et beaucoup de personnes sont décédées à cause de l’épuisement. Ils dansaient sans boire ni manger, jour et nuit. Evidemment, à la fin, le corps ne tient plus. Et il n’y a toujours pas d’explication sur ce phénomène.
La grippe espagnole
Avant le Covid, la dernière grosse pandémie, l'une des plus marquantes, c’était la grippe espagnole. Elle part des Etats-Unis et frappe l’Europe à la fin de l’année 1918, à la toute fin de la Première Guerre mondiale. Là encore, une hécatombe. Le nombre de morts est estimé entre 20 et 50 millions.
Donc peut-être qu'on ne mesure toujours pas l’étendue des dégâts du Covid. On mesure les conséquences d’une pandémie toujours bien plus tard. D’abord, il faut compter les morts, et ensuite, s’occuper des vivants. Et là, c’est le début d’un nouveau bilan. Humain, psychologique, économique, politique. Dans 100 ans, quand les historiens parleront du Covid, ils ne pourront pas s’empêcher de constater que c’était effectivement le début d’une nouvelle ère.