Congé menstruel: que retenir des premières expérimentations mises en place?

Quelques entreprises et quelques collectivités ont mis en place un dispositif pour soulager les femmes qui souffrent de règles douloureuses: le congé menstruel. A la mairie de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), par exemple, une trentaine de femmes y ont eu recours, soit 10% environ des agentes potentiellement concernées par des règles douloureuses. Un fléau qui touche une femme sur deux en âge de procréer, selon les chiffres des autorités sanitaires.
Saint-Ouen est la première municipalité à avoir mis en place le congé menstruel en France en mars dernier, suivie de Bagnolet, toujours en Seine-Saint-Denis, où les 17 femmes qui en bénéficient désormais s'absentent moins longtemps en période de règles qu'avant la mise en place du congé menstruel.
Jusqu'à deux jours par mois
Grâce à un certificat médical annuel, ces femmes souffrant de règles douloureuses peuvent prendre jusqu'à deux jours de congé ou de télétravail par mois, sans perdre de salaire.
C'est plus compliqué de tirer un bilan pour les collectivités qui l'ont instauré plus récemment, le 1er novembre pour la région Nouvelle-Aquitaine et le 1er octobre pour la métropole de Lyon, où 44 femmes ont pu en bénéficier depuis, ou encore Strasbourg.
La productivité n'a pas chuté dans les entreprises privées qui ont testé
D'autres villes suivent et devraient se lancer au 1er janvier 2024, comme par exemple Orvault, en Loire-Atlantique, et Arras, dans le Nord, qui ont voté la disposition lundi soir en conseil municipal, ou encore Chenove, dans le département de la Côte-d'Or.
Des entreprises privées s'y mettent aussi: des géants comme Carrefour, mais aussi des petites structures comme l'entreprise toulousaine Louis, 2e société en France à l'avoir mis en place. Plus de la moitié des salariées y ont eu recours depuis le 8 mars 2022, et la productivité n'a pas chuté, souligne le fondateur.