Coronavirus: des masques de plongées Décathlon pour aider les hôpitaux, comment ça marche?
Le Premier ministre l'assure, la France fait tout pour produire au maximum ses propres masques. Les 4 usines hexagonales tournent à plein régime depuis fin janvier. 8 millions de masques chirurgicaux produits par semaine. Une production qui atteindra 10 millions d'unités dans les semaines à venir.
Un effort en complément des commandes de masques à l'étranger. Tous sont destinés aux soignants. Et une collecte illustre la détresse de certains hôpitaux de l'APHP. L'hôpital Lariboisière à Paris a lancé jeudi un appel pour se faire livrer en urgence... des masques de plongées de la marque Décathlon. Ces masques appelés "Easybreath" peuvent, après transformation, être reliés aux respirateurs artificiels pour les patients atteints du Coronavirus. L'hôpital invite aussi les particulier à les apporter ou les envoyer par Colissimo ou Chronopost.
Idée née en Italie
Decathlon a d'ailleurs "bloqué" lundi soir les ventes en ligne de son masque de plongée "Easybreath" en France, afin de "réserver et offrir" les 30.000 masques disponibles aux soignants qui veulent "l'adapter" dans la lutte contre le Covid-19.
Ce masque facial couvrant tout le visage, habituellement utilisé pour le snorkeling - exploration subaquatique avec masque et tuba. Pourtant, en Italie, un hôpital a réalisé un prototype équipé d'une valve installée à la place du tuba, au sommet du masque, permettant de faire le lien avec un respirateur et d'alimenter un patient en air sous pression.
“On est dans une telle tension au niveau des équipes, du matériel, des médicaments, que tout ce qui peut nous donner une petite bouffée d’air et aider les soignants me semble bienvenue, même à l’APHP. On a l’impression qu’on peut aider certains patients avec de la ventilation non-invasive, ce qu’on va pouvoir faire avec ces masques. Donc ça me semble être une très bonne idée”, explique Jean-Michel Constantin, anesthésiste-réanimateur à la Pitié-Salpêtrière.
Des "tests concluants"
Pour le docteur Armand Mekontso-Dessap, médecin à l’hôpital de Créteil, ces masques sont une alternative mais en aucun cas une solution.
"Ces masques ne sont pas un dispositif médical, mais il pourrait être intéressant si on arrivait à une pénurie de masques respiratoires. On a travaillé sur la faisabilité de leur utilisation si on y était obligé à cause d’une pénurie. En pratique, il a fallu concevoir et imprimer en 3D un connecteur ad hoc et nous avons fait des essais qui sont plutôt concluants. Donc si on était acculés à la nécessité d'utiliser ces structures non-traditionnelles, on aurait au moins des données préliminaires qui permettent de le faire dans des conditions relatives de sécurité” explique sur RMC.
Augmentation de la production des masques en tissu
Decathlon met également à disposition des hôpitaux et centres de recherche les plans techniques du masque facial. L'effort de la marque de sport se poursuit avec "30.000 paires de lunettes de natation", également offertes, portant les "efforts dans les régions actuellement les plus touchées par le Covid-19: Île-de-France, Hauts-de-France, Grand Est, Provence-Alpes-Côte d'Azur", précise Decathlon dans une déclaration. Pour organiser au mieux la distribution, Decathlon invite tous les soignants qui le souhaitent à faire leurs demandes sur une adresse électronique créée pour l'occasion: easybreath-covid19@decathlon.com.
En parallèle et pour alimenter les demandes de la population, a production de masques en tissus va s'accélérer. L'objectif est d'en produire 5 millions par semaine, à destination des personnels non-soignants, mais directement confrontés au virus, comme par exemple les policiers ou les hôtesses de caisses.
Le chef du gouvernement continue par ailleurs d'exclure le port du masque pour le reste de la population. Le plus efficace contre le virus, dit-il ça reste le respect des gestes barrière.