Coronavirus: en quoi consiste le nouveau comité scientifique mis en place par le gouvernement
En plus du conseil scientifique créé le 10 mars pour aider l'exécutif à faire face à la crise du coronavirus, un nouveau comité scientifique a été mis en place mardi. Il s'agit du comité analyse recherche et expertise (Care), qui réunit 12 chercheurs et médecins pour conseiller le gouvernement sur les traitements contre le coronavirus.
La mission de ce comité, présidé par Françoise Barré-Sinoussi, virologiste à l'Institut Pasteur/Inserm et colauréate du prix Nobel de médecine en 2008 pour sa participation à la découverte du VIH, est de suivre les études thérapeutiques autorisées en France et les essais lancés sur des traitements à l'étranger contre le coronavirus.
Les missions de ce nouveau comité
Invitée ce jeudi de l'émission RMC Mobilisation Générale, la ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation Frédérique Vidal a précisé cette mission. "L'objectif de ce comité est de contribuer à très court terme à évaluer un certain nombre de solutions qui remontent de l'ensemble des laboratoires de recherche. Par exemple, est-ce que ça a du sens d'avoir un logiciel d'analyses de voix qui permet de savoir si les personnes qui appellent sont effectivement essoufflées, de manière à gérer la gravité ? Ou comment peut-on anticiper le déploiement par des sociétés de biotechnologiques de tests sérologiques qui sont quasiment au point dans les laboratoires ? Ce sont des questions qui demandent des réponses rapides, sous 48 heures", a-t-elle souligné.
Le Care vient donc renforcer les structures déjà installées pour accompagner le gouvernement dans cette période, notamment le conseil scientifique, composé de dix experts. "Le Care a par exemple travaillé sur l'ensemble des tests disponibles sur le marché, y compris les auto-tests, et les a classés par ordre de qualité de manière à les évaluer et les commander. C'est très différent du comité scientifique qui est auprès du président de la République et qui a pour mission de faire des préconisations sur les politiques de santé publique dans ce contexte de crise, comme par exemple sur les effets attendus du confinement ou comment préparer le déconfinement. On a veillé à ce que des membres fassent partie des deux conseils pour qu'ils soient informés de ce que fait chaque conseil", a souligné Frédérique Vidal, avant de s'exprimer sur la question de la chloroquine.
L'avis de la ministre sur la chloroquine
Cette molécule est au cœur des débats depuis que le Pr Didier Raoult a affirmé qu’elle était efficace contre le coronavirus. "Il faut comprendre qu'on a besoin d'avoir quelque chose de rigoureux concernant l'utilisation de cette molécule", a réagi la ministre de la recherche. "Nous avons lancé un gros essai clinique et nous sommes en train de prépositionner les entreprises pour qu'on puisse utiliser cette molécule si elle fonctionne. Mais il y a la possibilité qu'elle ne fonctionne pas. Si elle induit de forts effets secondaires, il faudra être capable de la donner et de surveiller en même temps un certain nombre de paramètres. Pour le moment, les seuls résultats qui existent sont sur de petits essais cliniques avec un petit nombre de patients, dont certains auraient peut-être guéri sans avoir de traitement", a insisté Frédérique Vidal.