Coronavirus: face à la pénurie, les pharmacies veulent fabriquer leur propre gel hydroalcoolique

Les gels hydroalcooliques viennent à manquer dans les pharmacies. Et certains n'hésitent pas à faire flamber les prix. Les pharmacies voudraient avoir le feu vert pour fabriquer leur propre gel.

L'OMS alerte sur le "rapide épuisement" des stocks d'équipements de protection. Les masques et gels hydroalcoolique sont pris d'assaut ces dernières semaines, notamment en France. Face à la pénurie qui se profile, Emmanuel Macron a annoncé hier la réquisition de "tous les stocks et la production de masques de protections". Du côté des gels hydroalcooliques, certains n'hésitent pas à gonfler les prix et la répression des fraudes doit se pencher et enquêter sur ces hausses alors que les flacons se font de plus en plus rares dans les rayons, pharmacies et distributeurs sont souvent en rupture de stocks.

Et la fédération des syndicats pharmaceutiques demande à ce que les professionnels soient autorisés à en produire, car même si la production tourne à plein régime, la pénurie se fait sentir.: "On en produit dix fois plus que d'habitude", explique Lauren responsable de la planification chez Juva, une entreprise de Moselle qui fabrique des gels hydroalcooliques et qui ouvre désormais le samedi.

Fabrication aisée

Même ambiance dans les locaux de Fabien Bruno, qui fournit les pharmacies en gel hydroalcoolique, destiné aux salariés des officines. "On a fait trois mille préparations aujourd'hui. On double le volume de préparations que l'on nous demande", assure-t-il. Et la fabrication est très simple selon lui: "C'est de l'alcool, de l'eau oxygénée et de la glycérine que l'on complète avec de l'eau".

Pourtant les pharmacies sont souvent en rupture de stock. Alors la Fédération des syndicats pharmaceutiques demande à ce que les professionnels soient autorisés à produire: "On a l'ensemble des produits pour faire ces gels hydroalcooliques. Mais ils ne sont pas inscrits au formulaire national donc nous n'avons pas le droit de les faire et de les mettre en vente. Nous avons donc demandé aux autorités de santé de nous le permettre", demande que Gilles Besset le président de la Fédération. Et si les 22 000 pharmacies du pays, produisaient rien qu'1 litre par jour, cela résoudrait en partie la pénurie actuelle.

Thomas Chupin (avec Guillaume Dussourt)