Coronavirus: qu'est-ce qu'une "pandémie"?

L'épidémie de pneumonie virale s'est accélérée à travers le globe, avec des bilans en forte hausse de la Corée du Sud à l'Iran et une dégringolade des marchés financiers inquiets pour l'économie mondiale.
La Chine a annoncé mardi 71 décès supplémentaire dus au coronavirus, soit le chiffre quotidien le plus bas depuis plus de deux semaines, ce qui porte le total national des morts à 2.663. De leur côté, les autorités sanitaires sud-coréennes ont annoncé mardi 60 nouveaux cas de coronavirus, soit la plus faible croissance enregistrée au cours des quatre derniers jours, tandis qu'une personne de plus est décédée portant le bilan à huit morts.
Selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies de la Corée du Sud, le pays a répertorié 893 cas au total. Il s'agit du niveau le plus important hors de Chine continentale, où le coronavirus est apparu en décembre.
Le directeur général de l'OMS a appelé le monde à se préparer à une "éventuelle pandémie" du nouveau coronavirus, malgré un déclin en Chine, en jugeant "très préoccupante (...) l'augmentation soudaine" de nouveaux cas en Italie, en Corée du Sud et en Iran.
En Europe, l'Italie, qui compte désormais sept morts, est devenue le premier pays du continent à mettre en place un cordon sanitaire autour d'une dizaine de villes du Nord. Des mesures fortes, comme des matches à huis clos, ont été prises.
Deux mois après l'apparition du coronavirus dans le centre de la Chine, cinq pays ont annoncé de premiers cas de contamination: Afghanistan, Bahrein, Koweit, Irak et Oman qui suspend ses vols avec l'Iran.
"Guérison en deux semaines"
Scientifiquement parlant, aujourd'hui, on parle donc d'une épidémie de Covid-19. Une pandémie, dont le risque est évoqué pour la première fois par l'OMS, est une épidémie présente sur une large zone géographique internationale. Autrement dit une épidémie massive et mondiale du coronavirus.
Pourtant, ce n'est pas le cas aujourd'hui: selon les derniers chiffres, un peu moins de 100.000 personnes ont été contaminées depuis fin décembre - dont 77.000 en Chine. En Italie, 219 cas ont été détectés ces derniers jours.
Les experts de la mission conjointe de l'OMS qui se sont rendus dans plusieurs provinces chinoises, dont à Wuhan, épicentre de l'épidémie, ont en effet constaté que l'épidémie a atteint en Chine "un pic, suivi d'un plateau, entre le 23 janvier et le 2 février, et qu'elle n'a cessé de décliner depuis lors", a déclaré à la presse le chef de l'agence spécialisée des Nations unies, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Cette mission a permis de déterminer le taux de mortalité en Chine. Il est de 0,7% mais se situe entre 2 et 4% à Wuhan.
Les experts ont également constaté que les personnes qui ont été contaminées mais ne souffrent pas de symptômes graves ont un temps de guérison d'environ deux semaines, tandis que ceux qui sont sévèrement atteints se rétablissent dans un délai de trois à six semaines.