Covid-19: ces questions qui se posent autour du nouveau fichier de suivi de la vaccination du gouvernement
Le gouvernement va mettre en place dès lundi prochain un fichier de suivi de la vaccination en France baptisé "Système d'information Vaccin Covid". Il va être géré par la direction générale de la Santé et par l'Assurance maladie.
Quelles informations vont être compilées dans ce fichier?
Des informations personnelles, d'abord, comme votre nom, votre prénom, votre date de naissance, votre sexe et votre état de santé. Et puis aussi des informations sur l'injection: quand avez vous été vacciné, par quel soignant, avec quel vaccin et à quel endroit.
L'objectif de ce fichier est simple: permettre de suivre et de piloter la campagne de vaccination. En cas de découverte de nouveaux effets secondaires, par exemple, l'Assurance maladie pourra plus facilement vous prévenir. Elle pourra également vous envoyer des bons de vaccination lorsque ce sera votre tour.
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Qui aura accès à ces données?
Les soignants qui vaccinent, votre médecin traitant, les agents de l'Assurance maladie ou encore l'Agence de sécurité du médicament. Pour tous les autres, les données seront anonymisées pour éviter que vous soyez identifié.
Enfin, la CNIL, la Commission nationale de l'informatique et des libertés, a promis d'effectuer des contrôles, pour vérifier l'utilisation de ces données. Celle-ci qui demande également au gouvernement de laisser la possibilité aux Français qui ne souhaitent pas être vacciné de pouvoir être retiré de ce fichier.

Un passeport vert?
Des députés de l'UDI ont eu une idée pour inciter les Français à se faire vacciner. Certains imaginent ainsi d'instaurer un "passeport vert qui permettrait aux vaccinés d'aller au restaurant, au cinéma ou au théâtre. En clair: donner un "passeport" aux personnes vaccinées qui leur permettrait de vivre quasiment comme avant. "Cela inciterait les Français à prendre conscience que la vaccination permet de se protéger soi même mais également autrui", expliquait début décembre la députée Valérie Six... qui s'appuie en réalité sur une initiative israélienne où ce système va être mis en place. Ce "passeport pour une vie quotidienne" devra ainsi y être livré deux semaines après qu'une personne ait reçu la deuxième injection.
Sur RMC, ce mercredi matin, l'idée a, de nouveau, été défendue par Jean-Christophe Lagarde.
Revenant sur la vaccination, le député de Seine-Saint-Denis et président de l'UDI a indiqué "comprendre que l'on soit prudent, mais il faut nous expliquer pourquoi. Cela fait 9 mois que nous avons une vie dont nous ne sommes pas faits. (...) C'est un droit de ne pas vouloir se faire vacciner, mais je suis pour que les 40 % de Français qui souhaitent se faire vacciner, puissent retrouver une vie normale. Un passeport vaccinal pourrait donner accès au sport, par exemple.... Au nom de quoi on punirait les Français qui se sont fait vacciner et qui veulent retrouver une vie normale car ils ne risquent plus rien?".
Toutefois, face au tollé suscité par un projet de loi sur les urgences sanitaires instituant la possibilité de voir conditionnés certains déplacements à la vaccination, le gouvernement a reporté de "plusieurs mois" le dépôt du texte devant le parlement. Si le gouvernement a démenti toute velléité de créer un "Etat sanitaire", le Rassemblement national et la droite ont vu ces derniers jours dans le projet de loi le risque d'une possible restriction à la liberté de déplacement.
Dans son article L3131-9-1, au 6e paragraphe, le texte prévoit que "le Premier ministre peut, le cas échéant (...) subordonner les déplacements des personnes, leur accès aux moyens de transports ou à certains lieux, ainsi que l'exercice de certaines activités à la présentation des résultats d'un test de dépistage établissant que la personne n'est pas affectée ou contaminée, au suivi d'un traitement préventif, y compris à l'administration d'un vaccin, ou d'un traitement curatif".
Et à l'étranger?
Si plusieurs de nos voisins ont d'ores déjà mis en place un tel fichier, en Espagne, on va encore plus loin. Le ministre de la Santé espagnol a annoncé lundi la création d'un fichier qui enregistrera les personnes qui ont refusé de se faire vacciner.
"Il ne s'agit pas d'un document qui sera rendu public", a-t-il toutefois assuré, ajoutant que ce fichier serait élaboré "avec le plus grand respect pour la protection des données". Toutefois, ce registre sera partagé avec d'autres pays européens.
Selon la dernière étude publiée lundi dernier par le Centre d'Investigation sociologique (CIS), un institut de sondages dépendant du gouvernement, la proportion des Espagnols ne souhaitant pas se faire vacciner a chuté de manière spectaculaire, passant de 47% en novembre à 28% en décembre.
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