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Covid-19 et monde de la nuit: plongée dans les soirées parisiennes avec la "patrouille cabaret"

REPORTAGE RMC - Des bars et des restaurants contournent l'interdiction d'ouverture des boites de nuit et proposent des soirées dansantes. Sans respect des gestes barrières.

Les images de soirées parisiennes diffusées sur les réseaux sociaux ont rendu furieux les patrons de boîte de nuit. Dans la capitale, des bars et des restaurants contournent l'interdiction d'ouverture des boîtes de nuit et proposent des soirées dansantes dans le respect des gestes barrière.

Depuis le début de l'été, la préfecture de police de Paris a ainsi procédé à 221 mises en demeure pour non-respect des règles sanitaires en vigueur. Une quinzaine d'établissements ont également été visés par des fermetures administratives.

Leur voiture banalisée de ces policiers glisse dans le Paris nocturne. Une première halte sur les quais de Seine. Une paillote ne respecte pas les règles sanitaires, le rappel à l'ordre ne se fait pas attendre.

“Le bar debout là, ça vous savez que malheureusement, on ne peut pas le faire. Le service au bar est interdit en ce moment monsieur. Vous y remédier et tout ira pour le mieux”, indique un des policiers. 

D'autres contrôles suivent, tout est en ordre.. Retour dans la voiture direction le quartier animé de Pigalle. À peine sorti du véhicule, l'officier repère un bar où les clients en terrasse sont debout, sans masque, collés les uns aux autres. “Le cahier des charges c’est assis, pas de masque, on consomme. Debout, on porte un masque. Je vais aller à côté, je vous laisse quelques instants pour remédier à ça, merci”, affirme l’officier. 

Incompréhension de certains clients

Même si le gérant comprend, il se sent impuissant. “Le problème, c’est que là, c’est de la responsabilité individuelle de la part des gens. Nous, on surveille à l’intérieur parce qu’on est à l’intérieur, mais je n’ai pas les moyens d’employer des gens pour surveiller dehors”, indique-t-il. 

Debout, avec son verre, cette cliente ne comprend pas ce contrôle.

“Le problème, c’est qu’à un moment donné il n’y a plus de vie. Si vous pouvez profiter de la vie de tous les jours, vous ne pouvez pas le faire avec le masque”, affirme-t-elle.

La nuit bien avancée, la voiture se dirige dans le quartier huppé des Champs Élysées et rejoint un club de strip-tease. Le gérant accueille les policiers sans crainte: il a tout prévu. Les femmes se déshabillent sur le podium certes, mais elles portent le match.

“En tant qu’employées, elles se doivent de porter le masque. Donc quand elles parlent avec des clients, elles portent un masque obligatoirement. Le client n’est pas obligé de porter un masque, mais elles si. Ce n’est pas un endroit où on marche, où on se déplace à part pour aller aux toilettes, c’est assez statique comme clientèle”, assure-t-il. 

À la sortie du club, le Commissaire Jean-Paul Mégret, présent lors des contrôles, fait le bilan. "On a peu de gérants qui font preuve d’une vrai mauvaise volonté. Après, on a des publics qui sont quelquefois un peu difficile à gérer, qui, quand ils ont bu un peu d’alcool n’acceptent plus de respecter certaines règles. Et on n'arrive pas à leur faire comprendre que ces règles-là permettront de sauver des vies", précise-t-il. 

Pour les officiers de la brigade, le travail se poursuivra jusque tôt le matin. Ils ont autorité sur un peu plus de 500 établissements dans la capitale.

Maxime Levy avec Guillaume Descours