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Dépistage du coronavirus: en quoi consiste le nouveau protocole des tests?

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La Direction générale de la Santé a transmis à l'ensemble des laboratoires d'analyse médicales un protocole afin de prioriser les cas les plus urgents. Pourtant, les établissements sont déjà débordés.

Face à une épidémie du coronavirus qui "regagne du terrain", 21 départements sont désormais en zone rouge. "C'est maintenant qu'il faut intervenir", a insisté jeudi Jean Castex, alors que le nombre de nouveaux cas détectés en 24 heures a franchi la barre des 6.000.

Ainsi, le gouvernement veut "monter à court terme à un million de tests par semaine" contre plus de 800.000 actuellement, selon le ministre de la Santé Olivier Véran. Mais, avec la rentée, de plus en plus de Français veulent se faire tester: face à l'affluence, les laboratoires sont débordés par les demandes de test de dépistage.

Donner la priorité aux patients qui présentent des symptômes tangibles

Pour fluidifier la situation, la Direction générale de la Santé a transmis à l'ensemble des laboratoires d'analyse médicales un protocole pour prioriser les cas les plus urgents. Objectif: uniformiser la procédure au niveau national afin de réguler le flux et de désengorger les laboratoires.

En clair: donner la priorité aux patients qui présentent des symptômes tangibles et moins à ceux qui ont été en contact avec un cas confirmé, les fameux "cas contact". Pour ces patients, les laboratoires doivent proposer un rendez-vous dans les 24 heures et fournir les résultats dès le lendemain. 

Ensuite, il y a toutes les personnes qui sont exposées à des situations à risque, dans le cadre de leur métier, par exemple: les soignants, ou encore les salariés d'abattoir.

"Des patients prennent rendez-vous en se prétendant être symptomatique pour avoir avoir un test plus rapidement"

Le défi pour les médecins, c'est de faire le tri: certains patients prétendent avoir des symptômes alors qu'ils n'en ont pas, certains prennent rendez-vous dans plusieurs laboratoire pour optimiser leur chance, parfois plusieurs fois par semaine, et qui saturent les créneaux de rendez-vous. C'est ce qu'explique Arthur Clément, médecin biologiste. 

"On a des difficultés car certains patients, qui connaissent les difficultés qu’ont les laboratoires, vont prendre rendez-vous en se prétendant être symptomatique dans le but d’avoir un test plus rapidement".

"Du coup, ça embolise le système d’autant plus que certains de ces patients prennent rendez-vous dans plusieurs laboratoires à la fois. Entre 10 et 20% des patients qui ont pris rendez-vous ne se présentent pas. Cette partie-là pourrait libérer des créneaux pour des patients qui en auraient réellement besoin".

Si vous devez partir en voyage ou vous faire tester parce que votre employeur vous y encourage... un conseil: anticipez votre rendez- vous pour permettre aux cas urgents d'être dépistés dans les plus bref délais.

Marie Monier