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Des chiens entraînés à détecter le coronavirus chez l'homme: comment ça marche?

Comme pour les chiens renifleurs d'explosif, l'objectif est de créer une réaction chez l'animal lorsqu'il renifle une odeur qu'il connaît. En l'occurrence celle d'un patient infecté par le virus.

Combien de personne la France pourra tester chaque semaine après le déconfinement ? Le chiffre n’est pas encore clair, même si le gouvernement table sur 700.000 tests par semaine à partir du lundi 11 mai.

Alors peut-être que pour tester, le gouvernement pourra se tourner vers … des chiens. En effet, cinq bergers malinois des pompiers de Seine-et-Marne sont actuellement dressé par l’école vétérinaire de Maisons-Alfort à renifler le virus.

Selon Dominique Grandjean, professeur à l’école vétérinaire, la race du chien n’a pas d’importance dans cette expérience. 

“Tous les chiens sont capables de travailler comme ça et de se servir de leur nez. La race canine a une telle faculté olfactive que la race importe peu. On a une dominante de berger belge malinois, des bergers allemands, mais on pourrait tout aussi bien avoir des labradors, des chiens de chasse..”, explique-t-il.

La première étape est d’abord de vérifier que les personnes atteintes par le coronavirus ont bien une odeur “particulière”. 

“On s’est basé sur une étude de l’Alabama, c’était il y a quelques années. Ils avaient utilisé des chiens pour dépister les maladies des bovins, avec succès. Il a fallu déterminer quels types de prélèvement on allait faire pour former les chiens. On s’est tourné vers la sueur, car c’est le seul excrétas qui n’est pas porteur du virus chez les gens infectés. Donc on prend la sueur sous les bras. Ensuite, on forme le chien, c’est-à-dire qu’on lui met dans le nez l’odeur. Et puis on va commencer à comparer avec des odeurs, des sueurs qui viennent de patients négatifs et on va voir ce qu’il se passe”, explique-t-il. 

Vérifier la fiabilité des tests

Sur la procédure, c’est sensiblement pareil que lorsqu’un chien est formé à détecter des explosifs. Si le test et la formation des chiens ne sont pas terminés, un premier résultat positif est à noter. “On sait qu’il y a une effluve spécifique. Et ça, c’était la grande inconnue”, indique-t-il. 

“Ce qui va être plus long, c’est la phase de validation. Il va falloir qu’on multiplie les prélèvements, qu’on multiplie les passages du chiens et qu’on note à chaque fois qu’on a un faux positif ou un faux négatif. Et il va falloir voir quelle fiabilité, on peut avoir”, indique Dominique Grandjean.

L’expérience est conduite simultanément sur trois sites: Maisons-Alforts, la Corse du Sud et Beyrouth au Liban. 

Guillaume Descours