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"Des efforts normaux": comment Bayrou justifie son projet de doublement des franchises médicales

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Le Premier ministre, qui pourrait signer un décret enterrinant le doublement des franchises médicales, a assumé jeudi soir sur France 2 une "mesure qui fait partie des efforts normaux [...] pour que notre pays se sauve". Le ministre de la Santé Yannick Neuder affirmait pourtant début août que la question reviendrait au Parlement.

Dans un contexte politique incertain, l'Assurance maladie s'est prononcée jeudi contre trois projets de décrets visant à doubler le reste à charge des patients sur les franchises médicales. Cela voudrait dire qu'il y aurait ainsi deux euros de reste à charge pour chaque boite de médicament, quatre euros pour une consultation chez le médecin généraliste, 16 euros pour un transport sanitaire, avec un plafond annuel qui passerait donc de 50 à 100€.

Malgré cet avis négatif -qui n'est que consultatif- et la colère des syndicats de la Sécu sur RMC jeudi, le Premier ministre François Bayrou, assume sa volonté jeudi soir sur France 2, sans pour autant confirmer clairement qu'il signerait le décret.

"Je trouve que c'est une mesure qui fait en effet partie des efforts normaux qu'on devrait pouvoir tous accepter pour que notre pays se sauve", a assumé le maire de Pau.

"Ce qui est en question aujourd'hui (…) ça n'est pas faire des sacrifices excessifs, c'est faire chacun un geste pour que le pays se sauve", sans pour autant clairement confirmer qu'il signerait le décret, alors que le locataire de Matignon devrait - vraisemblablement - quitter son poste le 8 septembre à l'issue du vote de confiance.

Le ministre de la Santé promettait que le Parlement trancherait

Pourtant, le ministre de la Santé Yannick Neuder avait assuré, début août, que ce serait le Parlement qui trancherait sur cette question. Selon lui, ces "augmentation" ont été "proposées dans les discussions [...], des chiffres proposés dans la feuille budgétaire [...] "Toutes ces mesures seront à discuter au Parlement, c'est le Parlement qui décide au final", avait-il fait valoir. Mi-juillet, la ministre Catherine Vautrin assumait aussi une ligne stricte: "Il faut arrêter avec cette idée que l’Assurance-maladie, 'c'est gratuit, j'y ai droit."

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Sauf que Dominique Corona, secrétaire général adjoint de l'Unsa, l'Union des syndicats autonomes et membre du conseil de la Caisse nationale de l'Assurance maladie (Cnam), affirmait sur RMC avoir déjà reçu à l'époque des "projets de décret". "Nous n’avons pas exactement les dates à jour de l’application. Nous donnerons un avis à la CNAM fin août, et c’est le gouvernement qui décidera de la publication de ces décrets. En fonction de la date de publication, cela s’appliquera… ça pourrait être avant janvier", expliquait-il.

"A quoi bon demander un vote de confiance?"

"Alors qu’il ne sera plus Premier Ministre dans quelques jours, Bayrou veut signer quand même un décret pour doubler les franchises médicales. A quoi bon demander un vote de confiance si c’est pour faire passer en catimini les mesures dont les Français ne veulent pas ?", a dénoncé sur X jeudi le coordinateur de LFI, Manuel Bompard. "François Bayrou doit renoncer à ce décret", a également clamé, mardi, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet.

LM