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"Il faut être prêt": le RN se prépare à de possibles législatives anticipées, et à entrer à Matignon?

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Les réunions s'enchaînent à Matignon. C'est la mission sauvetage de François Bayrou avant le vote de confiance de lundi prochain. Les communistes étaient les premiers reçus lundi, ils ont parlé d'un "budget honteux". Au tour du RN ce mardi. Une bien qu'on connaisse déjà l'issue puisque le RN prépare déjà le coup d'après.

À J-6 du vote de confiance à l'Assemblée, François Bayrou poursuit ce mardi ses consultations des forces politiques qui ont accepté de le rencontrer. Si le sort du Premier ministre semble scellé et sa chute inéluctable, lui pense toujours pouvoir convaincre de l'impérieuse nécessité de suivre son plan de désendettement.

Il reçoit Marine Le Pen et Jordan Bardella que le chef du gouvernement accueillera dans son bureau même si pour les deux visages du RN, l'heure est déjà à l'après Bayrou. Ils organisaient lundi après-midi un "bureau de campagne" pour se préparer à d'éventuelles législatives anticipées.

Un rendez-vous à Matignon auquel Marine Le Pen se plie sans enthousiasme. “On va le rencontrer par courtoisie républicaine parce que nous n’attendons en réalité rien”, souligne-t-elle.

Un Premier ministre RN, vous y croyez ? - 02/09
Un Premier ministre RN, vous y croyez ? - 02/09
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La patronne des députés RN est convaincue que François Bayrou ne veut pas négocier. 44 milliards d'euros d'économie à prendre ou à laisser.

“Contrairement à ce qu’il affirme, il n’est absolument pas incapable de remettre en cause la politique qu’il a menée. Monsieur Bayrou c’est les trois D: le déni, la déconnexion et déresponsabilité”, ajoute-t-elle.

Le RN prêt en cas de dissolution

Après la chute - jugée inélectuable- du gouvernement lundi prochain, Jordan Bardella réclame toujours une dissolution de l'Assemblée. “Il faut être prêt parce que les temps sont incertains”, prévient-il.

Si des législatives anticipées avaient lieu, le RN est persuadé d'en sortir gagnant. Contrairement à 2024, aucun candidat épinglé pour des propos racistes ou antisémites, promet le député Laurent Jacobelli.

“Nous aurons des candidats partout. Nous avons, je crois, fais un certain nombre de vérifications sur nos candidats. C’est encadré au maximum de ce que ça peut l’être”, assure-t-il.

Le RN qui imagine peut-être ce rendez-vous ce mardi matin à Matignon comme une visite dans le futur bureau de Jordan Bardella.

Les Républicains seront reçus à partir de 15h30 pour être consultés à Matignon. Seront notamment présents, le patron du parti, Bruno Retailleau, aussi ministre de l'Intérieur, et Laurent Wauquiez, le président du groupe des députés de droite à l'Assemblée. Le parti LR se divise déjà sur ce vote de lundi, entre ceux en faveur et ceux contre la censure. Ils sont environ une quinzaine de députés sur 49 à ne pas souhaiter voter la confiance à François Bayrou et donc ne pas suivre la consigne du patron du parti Bruno Retailleau.

Une partie d'entre eux, réclame des changements dans la copie du budget de François Bayrou, par exemple sur la suppression de deux jours fériés, sans être rémunéré. Et puis une autre partie anticipe déjà la suite des événements. Selon eux, le match est plié, François Bayrou va tomber lundi prochain. Alors ils ne veulent pas voter la confiance, et être assimilés à François Bayrou en cas de dissolution et de nouvelles élections législatives. Et si un autre Premier ministre est nommé, une autre question risque de diviser encore un peu plus le parti: faut-il oui ou non continuer à participer au socle commun ?

Cyprien Pézeril avec Guillaume Descours