Des marques d'eau minérale de Nestlé épinglées: Foodwatch appelle le gouvernement à la transparence

L'Anses a jeté un pavé dans la mare en indiquant dans une étude que des contaminations ont été relevées sur des eaux du groupe Nestlé. Sur RMC, l'association Foodwatch estime qu'il ne faut "plus tergiverser" à ce sujet et rappeler les lots potentiellement concernés.

Perrier, Vittel, Contrex, Hépar… Les eaux minérales en bouteille du groupe Nestlé ont été épinglées par l'Anses (agence de sécurité sanitaire) ce jeudi. Leur expertise relève des contaminations microbiologiques, autrement dit une contamination d'origine fécale, alors que la réglementation sur les eaux minérales naturelles ne tolère la présence d’aucune bactérie dans l’eau.

Il a également été relevé une concentration trop élevée de pesticides et d'autres polluants comme les PFAS, aussi appelés polluants éternels, massivement utilisés par l’industrie sur les revêtements adhésifs ou dans les produits de beauté.

Des résultats qui ont de quoi inquiéter les consommateurs: "Ça fait peur car vous croyez vous faire du bien en achetant des eaux minérales, on ne sait plus trop ce qui faut boire", témoigne un retraité sur RMC.

Prévenus dès mi-octobre de la situation

Dans une note transmise dès mi-octobre au ministère de la Santé, l'agence sanitaire indiquait déjà avoir relevé de "multiples constats de contaminations microbiologiques d'origine fécale" au niveau des sources du géant suisse de l'agroalimentaire.

"Il ne faut plus tergiverser. Si les eaux ont été polluées, les bouteilles doivent tout simplement être rappelées. Nous appelons d'urgence le gouvernement à enfin communiquer en toute transparence (à ce sujet)", lance Ingrid Kragl, directrice de l'information de l'association Foodwatch, sur RMC ce vendredi.

Nestlé déjà épinglé fin janvier pour des traitements illicites de purification

Les experts recommandent la mise en place un plan de surveillance renforcé des usines Nestlé waters. Selon eux, les sources contaminées ne devraient plus être exploitées pour produire de l’eau minérale naturelle.

L'entreprise, de son côté, se dit "très surprise". "On peut continuer à consommer les eaux du groupe sans aucun danger", assure la multinationale qui mentionne seulement la possibilité d'une présence de "traces résiduelles" de pesticides.

La multinationale avait déjà été épinglée fin janvier pour avoir utilisé des traitements illicites de purification de ses eaux minérales naturelles. Dans ce volet, une enquête préliminaire pour tromperie est ouverte par le parquet d'Epinal.

L'Anses recommande donc "une surveillance renforcée" des sites de captage d'eaux en raison "d'un niveau de confiance insuffisant" pour assurer "la qualité sanitaire" des eaux minérales.

J.A. avec Delphine Schiltz